article publié dans "Le Monde" du 16 décembre 2016
Professeurs, étudiants, amateurs... ils refont l’histoire sur YouTube
Après la physique, la littérature ou le cinéma, les chaînes de vulgarisation historique sur la plateforme de vidéos rencontrent aussi leur public.
LE MONDE | • Mis à jour le | Par Marine Miller
Jeune doctorante en histoire qui relooke les stars de la mythologie, personnages inspirés de l’humour Kaamelott (série télévisée sur la légende arthurienne) défilant dans un confessionnal de téléréalité, professeur beau gosse ironique qui aborde néanmoins des sujets sérieux... Les chaînes d’histoire se sont multipliées depuis 2014 sur la plateforme de vidéos YouTube, s’inscrivant dans le même mouvement que les chaînes de vulgarisation scientifique (« E-penser » ou « DirtyBiology »), littéraire avec les « booktubeuses » et philosophique (« Coup de phil »). Professeurs, étudiants ou encore amateurs se mettent ainsi en scène pour raconter l’histoire, la vulgariser, la rendre sexy.
« C’est une tendance forte qui se confirme en France. Depuis quatre ans, les contenus d’éducation ont émergé sur YouTube et ont rencontré très rapidement leur public, même les chaînes qui ont des sujets de niche. Il existe aussi des chaînes outre-Atlantique mais on peut dire que cet engouement est une spécificité française », explique Charles Savreux, responsable de la communication de YouTube France.
Benjamin Brillaud, créateur de la chaîne Nota Bene en 2014, peut désormais compter sur plus de 438 000 abonnés. Ce ne sont pas les dix millions d’abonnés de l’humoriste Cyprien, mais il s’agit des mêmes codes : humour, dérision, détournement et interactivité via les commentaires des « viewers », ces spectateurs de YouTube.
« L’histoire, ça peut être chiant, je tenterai de vous transmettre ma passion à travers des anecdotes toujours plus croustillantes les unes que les autres, et sans vous gaver de dates », annonce en toute transparence Benjamin Brillaud dans la bande-annonce de sa chaîne, qui veut se démarquer du ton professoral. « L’histoire qui fonctionne et qui attire, c’est l’histoire anecdotique, pas l’histoire problématisée telle qu’elle est pratiquée par les historiens », confirme Julia Bellot, auteure d’un dossier sur ce sujet pour le magazine L’Histoire.
Un travail qui peut être parfois utilisé en classe par les professeurs. Karl Zimmer, enseignant d’histoire-géographie dans un lycée du Mans, utilise certaines chaînes YouTube comme matériel pédagogique. « Il y a plusieurs façons d’utiliser ces vidéos, elles peuvent être en introduction d’un cours magistral, à visionner après les cours pour aller plus loin, ou avant les cours, selon le principe de la classe inversée », détaille-t-il.
Voici quelques chaînes que nous vous avons repérées :
« C’est une tendance forte qui se confirme en France. Depuis quatre ans, les contenus d’éducation ont émergé sur YouTube et ont rencontré très rapidement leur public, même les chaînes qui ont des sujets de niche. Il existe aussi des chaînes outre-Atlantique mais on peut dire que cet engouement est une spécificité française », explique Charles Savreux, responsable de la communication de YouTube France.
Benjamin Brillaud, créateur de la chaîne Nota Bene en 2014, peut désormais compter sur plus de 438 000 abonnés. Ce ne sont pas les dix millions d’abonnés de l’humoriste Cyprien, mais il s’agit des mêmes codes : humour, dérision, détournement et interactivité via les commentaires des « viewers », ces spectateurs de YouTube.
« L’histoire, ça peut être chiant, je tenterai de vous transmettre ma passion à travers des anecdotes toujours plus croustillantes les unes que les autres, et sans vous gaver de dates », annonce en toute transparence Benjamin Brillaud dans la bande-annonce de sa chaîne, qui veut se démarquer du ton professoral. « L’histoire qui fonctionne et qui attire, c’est l’histoire anecdotique, pas l’histoire problématisée telle qu’elle est pratiquée par les historiens », confirme Julia Bellot, auteure d’un dossier sur ce sujet pour le magazine L’Histoire.
Vidéos parfois utilisées en classe
Comme Benjamin Brillaud, Ugo Bimar n’est pas historien de formation. Il est l’auteur d’une websérie humoristique « Confessions d’histoire » qui parodie l’émission de téléréalité de TF1 « Confessions intimes ». Dans une interview, l’auteur affirme que dans ses vidéos, rien n’est inventé, « tout est sourcé ». « Lorsqu’il y a des sources contradictoires, c’est simple, je prends celle qui me fait le plus marrer. » Quitte à perdre sa crédibilité ? « Cette chaîne se différencie car elle s’éloigne des codes internet et parodie ceux de la télévision. L’auteur n’en fournit pas moins un travail de source très sérieux », juge Julia Bellot.Un travail qui peut être parfois utilisé en classe par les professeurs. Karl Zimmer, enseignant d’histoire-géographie dans un lycée du Mans, utilise certaines chaînes YouTube comme matériel pédagogique. « Il y a plusieurs façons d’utiliser ces vidéos, elles peuvent être en introduction d’un cours magistral, à visionner après les cours pour aller plus loin, ou avant les cours, selon le principe de la classe inversée », détaille-t-il.
Voici quelques chaînes que nous vous avons repérées :