FRANCAIS

L'histoire en tant que science et champ d'études est en pleine mutation.
Grâce aux apports constants de l'archéologie, de la génétique, ainsi qu'à la confrontation avec d'autres sciences humaines (anthropologie, sciences sociales) ou "sciences dures" (démographie, biologie, statistiques) ce que l'on pensait acquis sur l'histoire et la généalogie des peuples est constamment enrichi et remis en question.
Ce blog a pour objet d'informer sur certaines découvertes qui modifient (ou pourraient modifier) nos connaissances sur nos ancêtres, des premiers homo sapiens jusqu'à nos grands-pères...


ENGLISH

History as a science and a field of study is undergoing significant changes.
Thanks to the contribution of archaeology, genetics, as well as exchanges with other human sciences (anthropology, social sciences) or "hard sciences" (demography, biology, statistics), historical and genealogical facts that were once considered to be established or "written in stone" are now being questioned, revised and enriched.
The aim of this blog is to inform and discuss current discoveries that modify (or could modify) what we know about our ancestors, from the first homo sapiens to our grandfathers...



mardi 9 juin 2015

La génomique réécrit l’histoire

ARTICLE PARU DANS LES PAGES "SCIENCE ET TECHNO" DU JOURNAL "LE MONDE"
Par
Après la chute de l’Empire romain d’Occident, au Ve siècle, les Angles, les Jules et les Saxons, peuples venus de régions situées sur les territoires actuels de l’Allemagne, de la Norvège et du Danemark, envahissent les îles britanniques et y fondent plusieurs royaumes indépendants. Les Anglo-Saxons ont-ils remplacé les populations déjà installées dans les îles britanniques ou s’y sont-ils mêlés ? Cette controverse qui, depuis des siècles, partage les historiens, vient de connaître un rebondissement inattendu, avec les résultats d’une étude génétique publiée le 18 mars dans la revue Nature (NDLR voir aussi l'article du "Guardian" à ce sujet publié sur ce blog en avril)

« Cette étude montre que les habitants du Royaume-Uni partagent un fonds génétique auquel se sont intégrées des variations signant leurs diverses origines, notamment anglo-saxonnes. Notre étude démontre sans ambiguïté que les Anglo-Saxons se sont mêlés aux populations existantes », s’enthousiasme Peter Donnelly du Wellcome Trust Centre for Human Genetics à Oxford, qui l’a conduite. « Elle révèle aussi l’existence d’une vague d’immigration, jusqu’alors inconnue des historiens et des archéologues, de populations venues de l’actuel territoire français avant l’arrivée des Anglo-Saxons. Cela va permettre aux historiens de chercher dans cette direction », poursuit-il avec assurance. « Ce que montre cette étude très raffinée, ce sont les différents événements historiques qui ont fait ce qu’est aujourd’hui le peuple des “Royaume-Uniens” », renchérit Lluis Quintana-Murci, de l’Institut Pasteur, qui étudie la génétique des populations depuis une vingtaine d’années.

Le profil génétique de 2 000 Britanniques

Initialement conçue pour établir des corrélations entre variations génétiques et susceptibilité aux maladies, l’étude financée par le Wellcome Trust, une puissante fondation impliquée dans la recherche médicale au Royaume-Uni, a été menée sur plus de 2 000 personnes connaissant leur région d’origine. Pour chacune d’entre elles, 500 000 sites répartis sur l’ensemble de leurs génomes et connus pour renfermer des signatures génétiques de l’origine géographique, ont été séquencés. Une fois décryptées, ces signatures ont ensuite été analysées grâce à un modèle informatique, permettant de les comparer à celles contenues dans une base de données et d’établir le profil génétique de chacun des 2 000 participants de l’étude. Les Britanniques ont ainsi pu être classés en 17 groupes, reflétant le brassage des populations dont ils sont issus. Replacés sur la carte du Royaume-Uni, ces profils ont permis d’établir une cartographie de leurs origines, présentant de fortes similarités avec celles des royaumes en place en l’an 600, après les invasions anglo-saxonnes.
Qu’elles concernent l’histoire de l’esclavage, des flux migratoires, ou encore celle plus ancienne de l’homme moderne, les études génétiques sur les origines prolifèrent, et chaque semaine, la littérature scientifique livre sa récolte de découvertes venant modifier ou enrichir les récits déjà existants sur l’histoire des peuples et des nations.
Comme le Wellcome Trust à l’échelle du Royaume-Uni, la société deCODE Genetics en Islande est à l’origine d’une étude d’ampleur nationale sur l’origine des Islandais et sur leurs prédispositions génétiques aux maladies, dont les résultats ont fait l’objet d’une série d’articles dans la revue Nature Genetics, en mars. Le consortium Genographic, lancé en 2005 par la National Geographic Society, ambitionne quant à lui, de retracer les premiers flux migratoires de l’humanité en étudiant les peuples indigènes, installés depuis plusieurs siècles dans différentes régions du globe. Des dizaines d’études financées par le consortium Genographic ont ainsi été publiées dans des prestigieuses revues scientifiques comme Nature et Science ou encore PLoS One.
L’isolat linguistique formé par le peuple basque résulte d’une origine différente de celle dite indo-européenne
Une étude publiée en 2012 dans l’American Journal of Human Genetics par l’équipe de Lluis Quintana-Murci et soutenue par Genographic confirme ainsi que l’isolat linguistique formé par le peuple basque résulte d’une origine différente de celle dite indo-européenne, dont sont issus les autres Européens. Ils descendraient, selon cette étude, des premiers occupants de la région cantabrique, au mésolithique ou au paléolithique. Une autre étude menée par son équipe, et publiée en 2004 dans la même revue, sur l’origine des différents groupes ethniques composant le Pakistan, s’est portée sur le trafic d’esclaves à travers l’océan Indien. L’analyse de l’ADN mitochondrial transmis par la lignée maternelle contient des signatures attestant une origine africaine, dont est dépourvu le chromosome Y, transmis par la lignée paternelle. « Cela montre que ce sont les femmes qui ont été exportées comme esclaves au-delà de l’océan Indien, ce qui suggère qu’elles étaient utilisées comme concubines, ou comme domestiques », affirme Lluis Quintana-Murci.

Enfin, selon une autre étude impliquant également son équipe et publiée dans la revue Nature Communications en 2014, les peuples de chasseurs-cueilleurs auraient connu une expansion démographique avant l’arrivée de l’agriculture en Afrique saharienne il y a environ cinq mille ans, ébranlant ainsi le dogme selon lequel les explosions démographiques sont la conséquence de l’apparition de l’agriculture. L’étude, menée par une équipe pluridisciplinaire de généticiens, de linguistes et d’anthropologues, sur les relations entre les peuples bantous et les peuples pygmées du Gabon et du Cameroun a par ailleurs permis de faire concorder les hypothèses formulées par les généticiens avec celles formulées par les linguistes sur la fragmentation de ces langues. « C’est en collaborant ensemble qu’on essaie de s’approcher de ce qu’a pu être la réelle Histoire avec majuscule », commente prudemment Lluis Quitana-Murci, pour justifier l’intérêt d’une telle approche. « Ce qui m’intéresse dans ce genre d’études, c’est de comprendre une situation dans le détail, en travaillant aussi avec des musicologues et des linguistes. Si on veut comprendre la diversité génétique de l’homme, il faut bien aussi comprendre sa culture », renchérit Evelyne Heyer, du Museum national d’histoire naturelle de Paris, qui a également contribué à l’étude.
« Une avalanche de données nouvelles qu’il faut intégrer tout en gardant une distance critique par rapport à la génétique »
Cette approche est pourtant atypique chez les généticiens des populations, souvent critiqués pour leur croyance en leurs résultats et perçus comme arrogants par les spécialistes d’autres disciplines. « Les généticiens tiennent le haut du pavé. Ils se croient infaillibles et parfois ils passent sous silence, par ignorance mais aussi quelquefois délibérément, des données qui viennent d’autres disciplines », commente ainsi le paléontologue Jean-Jacques Hublin, du Max Planck Institute à Leipzig (Allemagne), spécialiste de l’origine et de l’évolution de l’homme de Néandertal, qui travaille étroitement avec des généticiens. « Je suis quand même étonné que les scénarios qui sont lancés dans Science ou Nature sont parfois un peu incohérents avec ce que l’on connaît par d’autres sources. Mais ça a la force de la science dure », poursuit-il, citant un scénario sur les vagues de peuplement par les Indos-Européens récemment émis par l’équipe de David Reich (Harvard Medical School), en dépit de la pauvreté de connaissances pouvant l’étayer. « Il y a une avalanche de données nouvelles qu’il faut intégrer tout en gardant une distance critique par rapport à la génétique et recouper avec les données de l’archéologie, de la paléontologie et de la linguistique », insiste t-il.
La controverse autour du gène EPAS1, impliqué dans le transport de l’oxygène et dont les variations interviennent dans l’adaptation à l’altitude, rend bien compte des difficultés rencontrées, lorsqu’il s’agit de faire concorder les données issues de sources variées pour comprendre l’histoire d’un peuple. Un variant de ce gène impliqué dans l’adaptation à l’altitude a été retrouvé chez 87 % des Tibétains, contre seulement 9 % des Hans, dont descendent les Chinois, selon une étude publiée dans la revue Science en 2010. Aidé d’un modèle mathématique, les auteurs de ces travaux ont daté la divergence entre les deux peuples à 2 750 ans avant J.-C. Or les études archéologiques font remonter à 5 000 ans avant J.-C. l’apparition des premiers villages néolithiques sur le plateau du Tibet. Révisant leur modèle, les auteurs de l’étude génétique ont finalement trouvé une date plus concordante avec les résultats de l’archéologie.

Incertitudes des modèles mathématiques

Etaient en cause les incertitudes des modèles mathématiques utilisés par les généticiens, le nombre restreint de personnes impliquées dans l’étude et le manque de fiabilité des méthodes de datation. L’horloge moléculaire sur laquelle s’appuient les généticiens se révèle en effet très approximative. Elle prend en compte un taux estimé de mutations au sein du génome à chaque génération et la durée moyenne d’une génération humaine. Mais une étude publiée en 2012 et menée sur un père, une mère et leur enfant a montré que ces mutations s’accumulaient à un rythme beaucoup plus lent que ce que les généticiens avaient jusqu’alors estimé. Cela a conduit à la réévaluation de la date de divergence du gène EPAS1.
Dernier rebondissement, une série d’études génétiques plus récentes publiées dans la revue Molecular Biology and Evolution, et portant sur le génome de 6 109 Tibétains répartis dans 41 villages, suggère que cette ethnie aurait évolué à partir d’un peuple nomade, il y a 30 000 à 20 000 ans. Enfin, les archéologues s’accordent aussi sur l’existence d’un « corridor de l’Asie centrale », dont le Tibet serait au centre. Préfiguration de la Route de la soie, il aurait favorisé le brassage des populations.
Autre controverse sur fond idéologique, celle racontée par le journaliste Sylvain Cypel dans le numéro 29 de la revue XXI, sur l’origine des juifs. Dans un livre sévèrement critiqué par le généticien juif Richard Lewontin (Harvard) et intitulé Legacy : A Genetic History of Jewish People (Oxford University Press, 2012), le généticien Harry Oyster, du Albert Einstein College de l’université Yeshiva (New York), défend l’existence de signatures génétiques commune à l’ensemble des juifs, qu’ils soient ashkénazes, moyen-orientaux ou d’Afrique du Nord. Ces données génétiques démontreraient selon lui que les juifs descendent du peuple hébreu des récits bibliques et expliqueraient leur supériorité intellectuelle. Pourtant, l’analyse des mêmes régions du génome avec d’autres modèles informatiques, par d’autres généticiens, aboutit à des résultats très différents. Ainsi, selon le généticien israélien Eran Elhaïk, de l’université de Sheffield (Royaume-Uni), les juifs ashkénazes seraient massivement originaires d’Asie caucasienne, et non du Proche-Orient.

Le refus des Amérindiens

De leur côté, les Amérindiens refusent de confier aveuglément leur ADN aux généticiens. Pour eux, l’histoire est plus inscrite dans les mythes que dans le génome, et l’arrivée, dans les années 1990, de généticiens cherchant à comprendre l’histoire du peuplement des Etats-Unis, n’a pas été sans heurts. D’autant que pour les Amérindiens, le souvenir des études scientifiques menées sur leurs crânes pour justifier leur infériorité et permettre aux colons de s’emparer de leurs terres, reste encore très vif. « Quand j’ai assisté aux premières études, j’ai remarqué que les généticiens employaient le même langage que les anciens colons lorsqu’ils souhaitaient civiliser les populations existantes en les christianisant », se rappelle ainsi l’anthropologue Kim Tallbear de l’université du Texas et auteure de Native American DNA : Tribal Belonging and the False Promise of Genetic Science (University of Minnesota Press, 2013), un livre dénonçant cette approche colonialiste. « Ils voyaient notre sang comme ils voyaient nos terres », poursuit cette Amérindienne arapaho. Depuis, les généticiens ont appris à collaborer avec les tribus, dans le respect de leur souveraineté. Celles-ci ont désormais un droit de regard sur les publications scientifiques dont elles font l’objet. Au Canada, une loi intitulée « DNA on loan » stipule l’appartenance de l’ADN aux tribus.
S’ils sont parfois conscients de la portée de leurs études, les généticiens semblent néanmoins embarrassés par les questions qu’elles soulèvent. « Lorsque je mène des études auprès des peuples indigènes, je m’adresse toujours à leurs dirigeants, et le temps de négociation est souvent très long. Mais ils marquent souvent leur reconnaissance en nous disant que grâce à nos études leur village figurera sur la carte du monde », raconte Evelyne Heyer. « Je pense qu’il est important de dire qu’il existe des différences, afin de valoriser la diversité. Ce n’est qu’en partageant nos différences qu’on peut mettre un petit grain de sable pour accepter la différence », insiste quant à lui, Lluis Quintana-Murci, qui se dit investi d’un rôle pédagogique, tout en réfutant la portée politique de ses propos. Jean-Jacques Hublin, en anthropologue, pose le problème sans détour : « Avec les études des origines, le problème, c’est le storytelling. Le mythe scientiste a remplacé les mythologies traditionnelles dans les sociétés industrialisées, en s’appuyant sur des données scientifiques, mais avec un fond mythologique », conclut-il.

The fight for the oldest San language

Sisters fight to save ancient African language from extinction

Hanna Koper, 95, and her two siblings thought to be last remaining speakers of N|uu and are working with linguists to preserve oldest surviving San language

ARTICLE PUBLISHED IN "THE GUARDIAN" OF JUNE 9th


in Johannesburg
A 95-year-old woman is helping a last ditch effort to preserve an ancient African language before it goes extinct.
Hanna Koper and her two sisters are thought to be the last remaining speakers of the San language N|uu, rated as critically endangered by Unesco. The San, also known as “bushmen”, were the first hunter-gatherers in southern Africa.
N|uu, which has 112 distinct sounds, was passed on orally down the generations but never written down. Now Koper and her siblings have worked with linguists to design alphabet charts with consonants, vowels and 45 different “clicks” that are typical of San languages, as well as rules of spelling and grammar.
Matthias Brenzinger, director of the Centre for African Language Diversity at the University of Cape Town, who is working on the project with British academic Sheena Shah, said: “It’s the most indigenous language of southern Africa.”
N|uu and related languages were spoken in most parts of southern Africa, he added, but were wiped out by white settlers, sometimes with the support of locals. “Very often they kept the young girls, but they killed all the men. Genocide is the major reason for these languages in southern Africa to be extinct now, and then forced assimilation. Farmers were taking their land so there was no subsistence for them any more.”


Brezinger has overseen the teaching of N|uu at a local school, where pupils learn basics such as greetings, body parts, animal names and short sentences. One teenage girl in particular is showing huge promise in the language but “at one stage there will be no fluent speaker any more”, he said.
That does not mean N|uu will necessarily be doomed to the archives, however. “With these languages, you never know,” said Brezinger. “Hawaiian was extinct basically, and then there was a movement 35 years ago and you have 2,000 mother tongue speakers of Hawaiian.
“This is why it’s very important now for us to record as much as possible with the speakers so we have material, spoken language on video tape and so on.”
N|uu has one of the biggest speech sound inventories in the world, he added, including more than 45 click phonemes, 30 non-click consonants and 37 vowels. “Language is the most important cultural asset, so if you lose your language, you lose your culture. In Canada, there is a clear link between those indigenous people who lose their language and suicide rates. In this globalised world, local identity is essential,” Brezinger.
Koper, who lives near Upington in Northern Cape province, told South Africa’s Sunday Times newspaper that when she was a girl in the days of white minority rule, she and her siblings were told their language was ugly. “We were told not to make noise and the baas [a Dutch word for supervisor] would shout at us if we spoke the language because they believed we were gossiping,” she was quoted as saying.
“This is my language. This is my bread. This is my milk. I didn’t learn it, but I ate it and this is how it is my language.”
Koper’s sister Katrina Esau, 82, who has received an award from President Jacob Zuma for her work to preserve San language and culture, added: “Other people have their own languages. Why must my language be allowed to die? It must go on. As long as there are people, the language must go on.”

listen to this amazing language on
https://www.youtube.com/watch?v=fw453ZwKmWQ&feature=youtu.be

La famille Paeldinc/Paelding/Anguille à Ypres du XIIIe au XVe siècle



Article publié dans le numéro "spécial Ypres" de la revue Westhoek, parue le 29 mai 2015

L’histoire de la Flandre médiévale, c’est avant tout l’histoire de ses habitants[1]. Ce rappel du professeur Paul Trio résonne favorablement aux oreilles des généalogistes. Dans le cas de la Flandre médiévale, on peut en effet vite se laisser happer par l’histoire politique tellement mouvementée, oubliant alors que derrière le développement économique, la croissance des villes, l’émergence de libertés communales ou les conflits fratricides entre communes, il y a des individus et au-delà des familles.
Dans la majorité des études prosopographiques concernant l’Europe médiévale, les chercheurs se cantonnent aux familles de la noblesse en raison de la rareté des sources à cette époque pour les autres couches sociales. La Flandre a la chance d’échapper à cette règle commune et de posséder de très riches archives permettant de reconstituer des familles de la bourgeoisie urbaine, parfois jusqu’aux XIe-XIIe siècle, au moment de l’émergence des principales cités flamandes. Bien sur, les archives d’Ypres ont terriblement souffert des destructions dues à la Première Guerre mondiale, mais les travaux effectués par les érudits au XIXe ne sont pas négligeables pour reconstruire le passé de la ville.
Quatre années de cela, je me découvris un lien avec des familles notables de Bruges et Ypres, ayant exercé dans ces deux villes de nombreuses responsabilités municipales. Mais il y a moins d’un an que je décidais de m’atteler sérieusement à la recherche sur ces familles. Après un article sur la famille van Dixmude d’Ypres publié dans “Nord Généalogie” fin 2011, je décidais d’étudier de plus près la famille Paeldinc/Paelding/Anguille d’Ypres.
Pourquoi cette famille? Outre le fait que j’en descends par deux branches différentes, cette famille me semblait exemplaire dans sa trajectoire sociale, tout à fait représentative de l’émergence d’un “patriciat”[2] urbain enrichi grace au commerce et qui se “notabilise” à travers l’exercice de fonctions municipales et religieuses tout au long des XIIIe, mais surtout XIVe et XVe siècles.
Plusieurs chercheurs (parmi lesquels F. Buylaert, J. Dumolyn ou P. Donche) se sont penchés sur des familles dont l’ascension sociale sera couronnée par l’exercice de fonctions d’officiers au service des ducs de Bourgogne, accompagnée généralement d’un anoblissement et de mariages prestigieux[3]. Ce qui m’a parut intéressant dans le parcours des Paeldinc est que, précisément, leur ascension sociale s’arretera avant cette étape clé et restera somme toute essentiellement “localisée” autour d’Ypres et dans ses alentours. Et pourtant l’histoire de cette famille a épousé les grandes heures comme les heures sombres de l’histoire de cette commune. Il me semblait donc tout naturel de vous la présenter plus en détail dans ce numéro spécial de Westhoek info consacré à Ypres.
Je dois cependant préciser que cet article ne peut etre qu’une introduction au sujet et à l’étude de cette famille, et ce pour au moins trois raisons. La première, et la plus importante, est que je ne maìtrise pas le néerlandais. J’ai consulté et fait l’acquisition de nombreuses sources dans cette langue, mais je suis à la merci des contresens que j’aurais pu faire ou, à tout le moins, de ma compréhension très parcellaire des documents analysés. La deuxième raison est que je n’ai pas réussi  à avoir accès à certains documents qui m’auraient été d’une grande utilité, parmi lesquels les thèses d’Els Matthys[4], l’article de Fecheyr sur l’échevinat d’Ypres au XIIIe[5] ou les références tirées du fonds Merghelynck. La troisième raison est que je suis père de deux très jeunes enfants qui ne me laissent que peu de temps libre pour consulter à loisir les sources dont je dispose… J’espère néanmoins pouvoir poser avec cet article les bases d’un travail futur plus détaillé sur la famille Paeldinc et sur le “patriciat” d’Ypres des XIIIe, XIVe et XVe siècles.

L’EMERGENCE

Les sources d’archives parcellaires pour les XIIe et XIIIe siècles ne nous permettent pas de dater précisément l’arrivée de la famille sur le devant de la scène yproise, ni de connaitre avec précision les moteurs de cette émergence. Je me contenterai donc de préciser que Johannes Anguille est le premier de sa famille que l’on retrouve dans les sources existantes sur l’échevinat d’Ypres. Il est en effet échevin en 1238 et on le retrouve (ou son homonyme) en 1245 puis en 1265.
La famille Paeldinc (ou Anguille) a donc fait son entrée dans l’échevinat au moment où Ypres connait son pic de prospérité avec le développement du commerce de draps et de produits textiles plus généralement. Il semble très probable que les Paeldinc fassent partie de ces “wolhandelaren” ou “marchands de laine” enrichis par leur commerce et qui aspirent à exercer des fonctions municipales. Alphonse Vandenpeereboom cite pourtant de facon surprenante la description de la famille Paeldinc donnée par Lambin et Gheldolf  qui précisent qu’ils sont de “modestes” tisserands de draps (“laeken wevers”) dont l’arrivée dans l’échevinage serait la preuve d’une intégration croissante des métiers dans les lieux de pouvoir communaux[6].  On retrouve également une mention de “P. Paelding tisserand échevin de 1294 à 1298” dans un article de 1896 publié par la Bibliothèque de l’école des chartes. Pourtant Vandenpeereboom précise dans sa note de bas de page que les Paeldinc sont certes “de race plèbéienne” mais “enrichis par la draperie”. Une autre source semble plutot confirmer l’hypothèse des marchands drapiers. G. Des Marez cite ainsi plusieurs Jehan Anguille ou Paldinc comme plège, ou témoin comme échevin de diverses lettres de foire. Je me permets de citer ci-dessous la plus éclairante pour notre propos. La lettre 61 du 12/12/1275 précise ainsi que “les 72 livres d’Artois que Simon Paldinc, bourgeois d’Ypres, doit à Boidtac d’Elverdinghe seront acquittés en draps d’ici à l’Ascension. Si le débiteur n’a rien livré encore à cette époque, il devra payer en espèces monnayées à la foire de Provins en mai. Jean Paldinc frère de Simon se porte plège. Un autre Jehan Paldinc échevin d’Ypres est témoin de l’acte”[7]. On constate ainsi qu’en 1275, les Paeldinc étaient présents dans l’échevinat comme dans la bourgeoisie d’Ypres, et que leur commerce de draps les amenait à fréquenter les foires d’Ile de France. Sarah Smolders confirme la trame générale en mentionnant dans sa thèse l’analyse de Fecheyr qui place les Paeldinc parmi les 30 familles ayant dominé l’échevinat yprois entre 1250 et 1280[8].
LA CONSOLIDATION
La place des Paeldinc dans les cercles dirigeants d’Ypres est bien établie à l’orée du XIVe siècle et ils sont probablement associés aux familles du parti “Leliaert” puisque Michel Paeldinc figure parmi les victimes certaines de la défenestration des échevins d’Ypres le 29 novembre 1303.
Mais cet assassinat de 1303 n’a en aucune manière ralenti le processus de renforcement de la position des Paeldinc au premier rang des familles dirigeantes d’Ypres. Les Paeldinc de différentes branches se succéderont à l’échevinat tout au long du XIVe siècle. Les thèses de R. Acke et D. Viaene[9] permettent d’en faire le recensement précis. Mais les Paeldinc ne sont pas des échevins parmi d’autres, ils sont clairement au premier rang d’entre eux. Ils seront à de très nombreuses reprises “procureur” et représentant d’Ypres dans de délicates négociations avec le roi de France, le comte de Flandre ou leurs représentants directs. L’avoué Pierre Anguille mènera ainsi la délégation yproise à la conférence d’Arras avec le roi de France Philippe le Bel le 20 juillet 1313[10], puis il sera de nouveau présent aux discussions du 1er septembre 1316 à Paris avec Philippe le Long, régent de France. Pour l’anecdote, Jean Paelding sera également l’un des deux représentants d’Ypres aux discussions avec le roi d’Angleterre Henry IV au début du XVe siècle et Andries Paelding négociera la libération de l’archiduc Maximilien en 1488…
De manière générale, les intérets de la commune se confondront toujours davantage avec ceux de la famille Paeldinc. Ces derniers gardent toujours en tete la protection de leurs intérets commerciaux, fondation de leur prosperité et donc de leur prestige. On retrouve ainsi Michel Paeldinc comme l’un des quatre représentants d’Ypres se présentant devant le comte de Flandre le 11/01/1373 afin de prier ce dernier de faire respecter par les habitants de Poperinge les décisions prises 40 ans plus tot qui visent à restreindre fortement les droits des drapiers de cette commune. La lutte contre le “tissage rural” a été un combat permanent pour les élites yproises… On retrouve également un Jean (ou Louis, les deux prénoms apparaissent dans les sources) Paeldinc propriétaire de 136 caisses de vin retenues par le roi d’Angleterre Henry IV à l’ile de Wight en 1402[11].
La défense des intérets communaux passe aussi parfois (souvent?) par les armes. On retrouve ainsi André (ou Adrien), neveu du prévot de St Martin d’Ypres Denis Paeldinc, comme l’un des principaux défenseurs lors du siège de la ville par les armées anglaises en 1383[12]. Le loyalisme des Paeldinc envers les comtes de Flandre successifs n’a été que rarement  pris en défaut.
Mais les responsabilités municipales et la poursuite d’activités commerciales ne sont qu’une part, importante certes mais partielle, de la consolidation d’une situation sociale établie. Les Paeldinc  activent également d’autres leviers. Ils participent aux tournois et joutes qui melent au XIVe siècle nobles de naissance et élites enrichies et ambitieuses. Un “chevalier dYpres nommé Michel Anguille” remporte le prix de la fameuse joute de l’Espinette à Lille en 1352, et à son retour bénéficie d’une pièce de vin du Rhin offerte par ses concitoyens[13]. Un autre “Denis Paldincq alias le Borgne” est roi de l’Espinette en 1390[14].
Mais surtout, plusieurs Paeldinc occuperont des positions ecclésiastiques de relief tout au long du XIVe siècle. Francois Paeldinc sera chanoine de St Martin à Ypres puis prévot de Voormezeele de 1354 à 1372. Denis Paeldinc sera pour sa part prévot de St Martin d’Ypres de 1361 jusqu’à sa mort le 13/09/1383[15].
Par ailleurs, un autre Michel Paeldinc (décrit comme originaire d’Ypres) sera bailli de Bergues en 1428 et 1429[16], mais il n’a pas été possible de le relier au tronc principal des Paeldinc d’Ypres.
 La poursuite d’études supérieures pour certains membres de la famille sera un autre moyen d’acquérir une expertise technique et une réputation ensuite valorisée sur la scène yproise.  Pieter Paeldinc fut, semble-t-il, étudiant à Paris à la fin du XIIIe siècle. Je n’ai malheureusement pu avoir accès à la source qui me permettrait d’apporter plus de détails sur le personnage[17]. On a en revanche davantage d’informations sur un autre membre de cette famille, Michel Paeldinc, qui obtint son doctorat en droit civil à Pavie (Italie) en 1438. Un article passionnant du professeur Paolo Rosso[18], analyse le discours prononcé par Catone Sacco dans la cathédrale de Pavie, en présence de toutes les principales autorités communales, le 14 décembre 1438 pour rendre hommage à son étudiant, Michel Paeldinc d’Ypres, à l’occasion de la remise de son diplome. Ce discours est intéressant à plus d’un titre: retracant le parcours de son élève, on y apprend que Michel, passé par l’Université de Paris[19], a obtenu à l’Université de Louvain un baccalauréat puis le grade de Magister en 1432. L’autre aspect intéressant pour notre propos est le fait que le maitre présente son élève comme membre d’une éminente famille noble d’Ypres, dont il fait remonter la généalogie au roi burgonde Gundebad qui régnait en 472! Au delà de la figure rhétorique qui permet à Sacco de disserter sur ceux dont “la noblesse dans l’action est à la hauteur de la noblesse de naissance”, il est éclairant de noter que Paeldinc a laissé entendre ou à tout le moins laissé dire qu’il provenait de famille noble. Or, si l’on prend l’ouvrage de référence de F. Buylaert[20], on constate que Michel Paeldinc n’avait pas entièrement tort de laisser dire. “De adel ingelijst” révèle en effet qu’ “Andrieu Palinc et Louys Paling” étaient écuyers en 1410, que Georges Paeldinck d’Ypres l’était en 1437, et surtout que Catherine Vrete, veuve du magister Michel Paeldinc, détentrice d’un fief en 1475 dans la chatellenie de Lille, est expressément  qualifiée de “noble”. Simplement, Michel Paeldinc avait omis de préciser que son anoblissement était tout ce qu’il y a de plus récent et consacrait un processus classique d’affirmation sociale au XVe, bien analysé par Jan Dumolyn et Frederik Buylaert[21].

LES LIMITES DE L’ASCENSION SOCIALE

Un paramètre de ce processus multiforme de consolidation du statut social manque au tableau. A de rares exceptions près, concernant surtout les femmes de la famille (ainsi les alliances à deux générations d’intervalle avec Louis van Dixmude et son grand père Denis van Dixmude, un mariage entre Denise Paelding et Georges Belle seigneur de Boezinghe en 1448, ou le mariage d’Anastasie Paeldinc, fille du magister Michel, avec Jacques de Landas), les Paeldinc ne semblent pas avoir intégré durablement les réseaux familiaux des familles les plus importantes d’Ypres et l’on ne trouve pas d’alliance prestigieuse les concernant tout au long des XIVe et XVe siècles. Par exemple, l’échevin Michel Paeldinc, défenestré en 1303,  avait épousé Avezoete Brun (ou Brune). Les Brun figurent au premier rang des tisserands et les membres de cette famille seront parmi les premiers des métiers à intégrer l’échevinat, mais ils n’ont cependant jamais appartenu aux familles les plus prestigieuses du patriciat yprois. 
Peut-etre a-t-on là une des clés pour expliquer le fait que les Paeldinc n’ont pas franchi le dernier échelon de l’ascension sociale, celui qui aurait du leur permettre d’exercer des responsabilités d’officiers ducaux, source la plus sure de prestige et d’enrichissement. En n’intégrant pas par mariage les premiers rangs de l’élite yproise, et plus largement régionale, les Paeldinc se privaient du réseau de solidarité familiale et sociale nécessaire pour ce type de promotion. Notons également que le magister Michel, qui semblait le plus à meme d’exercer ce type de responsabilité et de projeter sa famille en dehors du cadre strict d’Ypres, est décédé très jeune (onze ans à peine après l’obtention de son doctorat) ce qui ne lui a pas donné le temps de consolider son nouveau statut social et d’assurer le prestige et la position future de sa famille au travers de fils ou de gendres.
Les Paeldinc demeureront donc une famille notable d’Ypres, collectionnant les responsabilités municipales, et dont certains membres anoblis feront des alliances honorables. Mais tout cela ne leur permettra pas pour autant de rejoindre les cercles émergents d’une élite régionale consolidant son pouvoir au travers du service des ducs de Bourgogne.
Il n’en demeure pas moins que la trajectoire de cette famille est intéressante en ce qu’elle épouse l’histoire de la Flandre de la fin du Moyen Age et, comme le mentionnait P. Trio, étudier ces familles de l’élite urbaine, c’est aussi approfondir notre connaissance de la Flandre de cette époque.
Il nous reste maintenant à brosser une esquisse d’une descendance Paeldinc à Ypres, avec les limites inhérentes aux trous de la documentation qui fragilisent les filiations continues. Se rajoutent à cela de nombreuses homonymies (deux Jooris Paeldinc, l’un fils d’André, l’autre fils de Michel, échevins à la meme période, trois générations successives d’André ou de Michel…). Cet arbrisseau est donc à prendre comme un “work in progress” dont les sources principales sont entre parenthèses ci-dessous. Le document essentiel pour reconstituer cette descendance, notamment pour la reconstruction de la branche des “André” et de celle des “Michel”, est la thèse de S. Bossuyt[22].

1. Pierre PAELDINC +p1303 x Avezoete BRUNE drapière +p1303 (article “Une famille de drapiers flamands. Les Brune bourgeois d’Ypres” dans les Tablettes des Flandres. Tome 2). La seule source trouvée jusqu’à maintenant mentionnant la filiation entre Pierre et ses fils est  “Bruges et le Franc” de Gailliard
1.1. Pierre avoué d'Ypres (1313-1321) très probablement celui qui participe à la Conférence d'Arras de 1313
1.2. Michel. échevin défenestré le 29/11/1303
1.1.1. André (ou Adrien) probablement x N... TAYSPERS  et probablement celui +09/11/1363 (Bossuyt)
1.2.1. N....(serait le chainon manquant avec la succession des Michel…)

1.1.1.1.André +01/10/1420 x1 Marie RUGGEVOET  x2 Marie van LOO (Bossuyt)
1.1.1.2. Denis, prévôt de St Martin à Ypres +13/09/1383 (voir Feys et Nelis op cit)
1.1.1.3. François
1.1.1.4. Catherine xa1346 Denis van DIXMUDE (date pour le marriage tirée de l’article du baron Bonaert sur les de Wulf d’Ypres)
1.2.1.1. Michel x Anne van STEENVOORDE (est-ce celui qui revient avec un prix de la joute de l'Espinette en 1352?)
1.1.1.1.1. (du 1er mariage) André né 1350 (âgé de 57a en 1407 voir Feys et Nelis) +04/06/1417 Seigneur de Crommenhelst à Vlamertinge x Alleene de WITTE. C’est celui qui défendit Ypres en 1383
1.1.1.1.2. (du 1er mariage) Jan +03/05/1424 x Claire van BECELAERE
1.1.1.1.3. (du 2e mariage)  Jooris +08/12/1478 X Hélène de RYCKE
1.2.1.1.1. Michel +1440 x Anne REUBELIN (Bossuyt)
1.1.1.1.1.1. Denise +01/01/1459 x1 Wauthier CROESELIN  x2 Jooris BELLE, seigneur de Boezinghe
probablement 1.1.1.1.1.2. Marie x Godschalk van VOLMERBEKE
1.1.1.1.3.1. Jooris x Marguerite POITIERS (x2 Jérôme WYTS)
1.2.1.1.1.1. Michel, magister, +1449 (Bossuyt) x Catherine VRETE, héritière de Heule (x2 1455 Jacques Vergeloo)
1.1.1.1.3.1.1. Jeanne x Jaspart van der GRACHT
1.2.1.1.1.1.1. Anastasie xca1480 Jacques de LANDAS, seigneur de Corbion
1.2.1.1.1.1.2. Jeanne x1 1463 Hector WYTS  x2 1483 Guillaume van den HOUTTE
1.2.1.1.1.1.3. (fils naturel)  Louis ou Eloi x Christine de VOS (Bossuyt)
probablement 1.2.1.1.1.1.4. Jooris fils de Michel, échevin en 1447 (ou alors serait le fils de Michel x Anne Reubelin)
1.2.1.1.1.1.3.1. Claire +30/01/1478 x Louis van DIXMUDE
1.2.1.1.1.1.3.2. Christine x Jacob BRYDE

Plusieurs individus n’ont pu etre reliés à cet arbre, dont le Denis Paldincq roi de l’Espinette en 1390. Par ailleurs, on connait l’existence d’un petit-fils d’André Paeldinc +1363 prénommé Colart qui a une fille Jeanne x Guidolphe REYPHINS. Colart pourrait etre fils de André ou Francois.
Tous les ajouts, corrections ou commentaires seront bienvenus.


Je tiens à remercier chaleureusement R. Acke et D. Viaene pour l’envoi de leurs thèses respectives, ainsi que le professeur Paul Trio pour l’envoi de ses publications en anglais, dont l’article sur les possibilités prosopographiques à Ypres pour le XIIIe siècle.

 Antoine Barbry



[1] In Paul Trio “Genealogy, heraldry and prosopography. Research possibilities for 13th century Ypres?”. Genealogica et Heraldica. Handelingen van het XXVI international congres voor genealolgische en heraldische wetenschappen. 2006
[2] Je suis au fait du flou entourant la définition précise de ce terme, pourtant omniprésent dans l’historiographie des Pays Bas et de la Flandre à la fin du Moyen Age, mais je l’utiliserai ici par commodité comme synonyme d’élite urbaine investie dans les cercles du pouvoir communal
[3] La famille de Baenst notamment a été étudiée de près par P. Donche, et dans une moindre mesure par F. Buylaert
[4] Els Matthys. “Onlusten te leper in 1303 en 1304. De rol van een interne stedelijke opstand in het democratiseringsproces van een grote Vlaamse industriestad”. Leuven. 1999
[5] S. Fecheyr. « Het Stadspatriciaat te Ieper in de 13e eeuw », in Mus and van Houtte, Prisma Ieper. 1974
[6] Alphonse Vandenpeereboom “Ypriana. Notices, études, notes et documents sur Ypres. Tome 4: du mouvement communal à Ypres. Esquisses historiques”. Bruges. 1880
[7] G. Des Marez “La lettre de foire à Ypres au XIIIe siècle”. Bruxelles. 1901
[8] Sarah Smolders “De opstand in Vlaanderen van 1323 tot 1328 vanuits Iepers perspectief”. Leuven. 2001
[9] R. Acke “De schepenbank van Ieper 1300-1330”. Leuven. 1986  et D. Viaene “De drang naar de macht. Een prosopografische analyse van de Ieperse stadsmagistraat 1328-1383”. Leuven. 2003
[10] Georges Minois “Philippe le Bel”. Editions Perrin. 2014
[11] Stephen Pistono “Henry IV and the Vier Leden: conflict in anglo-flemish relations  1402-1403” in Revue belge de philologie et d’histoire. Volume 54. 1976
[12] Diegerick “Une page de l’histoire d’Ypres 1379-1384”. Ypres. 1862. Selon l’auteur une charte du 17/12/1383 de Charles VI cite André Paeldinc, “entre tous les bourgeois d’Ypres, comme celui qui montra le plus de courage en repoussant les Anglais”.
[13] Jean Jacques Lambin “Revue succinte de quelques comptes de la ville d’Ypres des 13e, 14e et 15e siècles”. Ypres. 1829
[14] Voir ses armoiries au début de l’article, tirées des images mises en ligne par la Bibliothèque municipale de Lille. Je remercie Christophe Yernaux pour m’avoir procuré cette information et l’image des armoiries.
[15] Pour plus d’informations sur Francois et Denis Paelding, consulter Feys et Nelis “Les cartulaires de la prévoté de Saint Martin à Ypres” tome 1. Bruges. 1884
[16][16] Voir Annales du Comité flamand volumes 11 à 12. 1873
[17] Paul Trio “Het testament van de Ieperling Pieter Paelding (1306). Een nieuw licht op de oorsprong van de Ieperse OLV-broederschap van studenten van Parijs. Wevend aan het verleden” Liber Amicorum O. Mus. Veurne. 1992
[18]P. Rosso “Retorica e peregrination academica. L’orazione di Catone Sacco per la laurea in diritto civile di Michael Paelding all’Universita di Pavia” in Strack et Knodler “Diversitat und Rhetorik in Mittelalter und Renaissance”. 2011
[19] Paolo Rosso précise qu’il n’a pas été possible de retrouver dans les sources d’autres preuves de ce passage par l’Université de Paris que cette mention dans le discours de Catone Sacco
[20] F. Buylaert “Repertorium van de Vlaamse adel”. Gent. Academia Press. 2011
[21] Voir par exemple F. Buylaert “La noblesse urbaine à Bruges (1363-1563): naissance d’un nouveau groupe social?” in Th. Dutour “les nobles et la ville dans l’espace francophone XIIe-XVIe siècles”. Paris. 2010
[22] S. Bossuyt “Rijke Stinkerds. Editie en analyse van middeleeuwse grafinscripties te Ieper. 1118-1566”. Leuven. 2000