FRANCAIS

L'histoire en tant que science et champ d'études est en pleine mutation.
Grâce aux apports constants de l'archéologie, de la génétique, ainsi qu'à la confrontation avec d'autres sciences humaines (anthropologie, sciences sociales) ou "sciences dures" (démographie, biologie, statistiques) ce que l'on pensait acquis sur l'histoire et la généalogie des peuples est constamment enrichi et remis en question.
Ce blog a pour objet d'informer sur certaines découvertes qui modifient (ou pourraient modifier) nos connaissances sur nos ancêtres, des premiers homo sapiens jusqu'à nos grands-pères...


ENGLISH

History as a science and a field of study is undergoing significant changes.
Thanks to the contribution of archaeology, genetics, as well as exchanges with other human sciences (anthropology, social sciences) or "hard sciences" (demography, biology, statistics), historical and genealogical facts that were once considered to be established or "written in stone" are now being questioned, revised and enriched.
The aim of this blog is to inform and discuss current discoveries that modify (or could modify) what we know about our ancestors, from the first homo sapiens to our grandfathers...



lundi 17 octobre 2022

GENEALOGIE SICILIENNE

 Je n'ai jamais publié sur ce blog d'article sur mes recherches généalogiques en Sicile pour compléter l'ascendance de ma compagne. Elles représentent pourtant depuis 15 ans une bonne moitié de mes recherches! 

Evidemment un public francophone est moins intéressé mais ces recherches portent sur des branches nobles venues de toute l'Europe, de l'Atlantique à l'Oural. 

Ces recherches m'ont fait rencontrer des personnages absolument fascinants sur lesquels je trouve bien sûr davantage d'informations que sur mes ancêtres laboureurs en Flandre. J'ai décidé de publier de courts billets de blog sur certain(e)s d'entre eux(elles) au gré de mon temps libre et de mes envies...

Voici deux premières histoires, bien d'autres suivront! Bonne lecture

THE ORIGINAL LIE FROM THE GRIMALDI OF SICILY

 There are several Grimaldi noble families in Sicily. All are very proud to be "cousins" of the Sovereign Prince of Monaco, Albert II.

All remember their prestigious Genoese origin. The Grimaldi family, one of the four houses that dominated the Genoese Republic in the Middle Ages, in fact gave six doges and extended its power throughout the Mediterranean thanks to the commercial activity of its representatives.

All authors agree that the Grimaldis arrived in Sicily at two different times. The first one in 1396 through an Enrico, son of Carlo, lord of Menton. This Enrico had three sons who each created their branch, but all three were extinct in the male line in 1802.

The other Grimaldi to come to settle in Sicily was in 1554 a certain Agostino Grimaldi, son of Francesco, who was said to come from "the branch of the Grimaldi detti Cavalleroni di Genova".

This Agostino, an ambitious man who settled in Modica, had six children with his wife Leandra Crispo, for whom he began to collect an impressive collection of titles and fiefdoms. His desire to root his family in the networks of the Sicilian nobility was also based on a well-thought-out matrimonial strategy for his children. He married his eldest Giuseppe to a wealthy heiress, Antonia Laurefice, an only daughter who brought back in the marriage basket a certain number of baronies. Giuseppe then carefully organized from his early years the entry of his young son Agostino in the Order of Malta.

The family prospered and extended to Mineo or Catania. It is in this last city that the Grimaldis, barons of Serravalle, still reside today.

 This Genoese origin of the Sicilian Grimaldi, despite some chronological inconsistencies, was therefore making consensus, so much so that Prince Albert II of Monaco visited Modica and Ragusa in October 2017, specifying in perfect Italian that they had "common origins"! There was only one problem but a major problem, Agostino the founder of this Grimaldi "dynasty" of Sicily was not a Grimaldi...

It was a local historian, Francesco Pellegrino, who discovered the deception in the Spanish archives through the testimony of his son Giuseppe, who applied as cavaliere dell'ordine di Nostra Signora di Montesa and detailed his ancestors. F. Pellegrino published the results of his research in his book "Giuseppe Grimaldi. cavaliere dell'ordine di Nostra Signora di Montesa" published in 2018.

Agostino Grimaldi was in fact Agostino Caser, son of a Genoese financial intermediary established in Medina del Campo in Spain, Francesco Caser, and his local wife Francesca Peña. It would seem that Agostino was already posing as a Grimaldi in Medina in order to impress his compatriots established in the same city. He managed to get noticed by the Admiral of Castile who sent him to take care of his "Sicilian affairs". He began by settling in Siracusa where his brother Gregorio, an officer of the Inquisition, was already. One thing leading to another, he was appointed judge of the tribunal of the Inquisition of Palermo, in residence in Modica. This function was very useful to him to save his son Giuseppe from the greatest punishments, convinced of having murdered the son of Eleonora Mirabella. It was in Modica that, as a good dowry hunter, he asked for the hand of Leonor Crispo, daughter of the chatelaine of Ragusa. Appointed Contador General of the County of Modica, he introduced an accounting innovation, the basis of modern accounting.

He died in 1593 satisfied to have achieved his goal and to have rooted his family in the networks of local nobility. It took more than 400 years for the enterprise of hiding his real identity to be unmasked by a tenacious Sicilian historian who stuck to the basics of historical research: comparing sources and preferring official archives to family archives…

LE MENSONGE ORIGINEL DES GRIMALDI DE SICILE

 

Il y a plusieurs familles nobles Grimaldi en Sicile. Toutes sont très fières d’être « cousines » du prince souverain de Monaco, Albert II.

Toutes gardent en mémoire leur origine gênoise prestigieuse. La famille Grimaldi, l’une des quatre maisons qui a dominé la République gênoise au Moyen Âge,  a en effet donné six doges et a étendu son pouvoir dans toute la Mediterranée grâce à l’activité commerciale de ses représentants.

Tous les auteurs s’accordent à dire que les Grimaldi arrivèrent en Sicile en deux moments différents. Le premier en 1396 au travers d’un Enrico, fils de Carlo, seigneur de Menton. Cet Enrico eut trois fils qui chacun créa sa branche, mais toutes trois étaient éteintes en ligne masculine dès 1802.

L’autre Grimaldi à venir faire souche en Sicile fut en 1554 un certain Agostino Grimaldi, fils de Francesco dont on précisait qu’il était issu « de la branche des Grimaldi detti Cavalleroni di Genova ».

Cet Agostino, homme ambitieux qui s’établit à Modica, eut de son épouse Leandra Crispo six enfants pour lesquels il commença à rassembler une impressionnante collection de titres et fiefs. Sa volonté d’enraciner sa famille dans les réseaux de la noblesse sicilienne se fondait aussi sur une stratégie matrimoniale bien pensée pour ses enfants. Il maria son aîné Giuseppe  à une riche héritière, Antonia Laurefice, fille unique qui ramena dans la corbeille de mariage un certain nombre de baronnies.

La famille prospéra et s’étendit à Mineo ou Catania. C’est dans cette dernière ville que les Grimaldi, barons de Serravalle, résident encore aujourd’hui. 

Cette origine gênoise des Grimaldi siciliens, en dépit de quelques incohérences chronologiques faisait donc consensus, à tel point que le prince Albert II de Monaco visita Modica et Ragusa en octobre 2017 en précisant dans un italien parfait qu’ils avaient « des origines communes » ! Il n’y avait qu’un problème mais un problème de taille, Agostino le fondateur de cette « dynastie » Grimaldi de Sicile n’était pas un Grimaldi…

C’est un historien local, Francesco Pellegrino, qui découvrit la supercherie dans les archives espagnoles au travers du témoignage de son fils Giuseppe, qui postulait comme cavaliere dell'ordine di Nostra Signora di Montesa et détaillait ses ascendants. F. Pellegrino publia le resultat de ses recherches dans son ouvrage "Giuseppe Grimaldi. cavaliere dell'ordine di Nostra Signora di Montesa" publié en 2018.

Agostino Grimaldi était en fait Agostino Caser, fils d’un intermédiaire financier gênois établi à Medina del Campo en Espagne, Francesco Caser, et de son épouse locale Francesca Peña. Il semblerait qu’Agostino se faisait déjà passer pour un Grimaldi à Medina afin d’impressionner ses compatriotes établis dans la même ville. Il réussit à se faire remarquer par l’Amiral de Castille qui l’envoya s’occuper de ses « affaires siciliennes ». Il commença par s’établir à Siracusa où se trouvait déjà son frère Gregorio, officier de l’Inquisition. De fil en aiguille, il fut nommé juge du tribunal de l’Inquisition de Palermo, en résidence à Modica. Cette fonction lui fut très utile pour sauver des plus grands châtiments son fils Giuseppe, convaincu d’avoir assassiné le fils d’Eleonora Mirabella.   C’est à Modica qu’en bon chasseur de dot, il demanda la main de Leonor Crispo, fille de la châtelaine de Ragusa. Nommé Contador general de la comté de Modica, il introduisit une innovation comptable, base de la comptabilité moderne.

Il mourut en 1593 satisfait d’avoir atteint son but et d’avoir enraciné sa famille dans les réseaux de noblesse locale. Il fallut plus de 400 ans pour que l’entreprise de dissimulation de son identité réelle fut démasquée par un tenace historien sicilien qui s’attacha aux bases de la recherche historique : confronter les sources et préférer les archives officielles aux archives familiales….

 

 

LA FAMILLE NOBLE DE LA CERDA : DE L’ESPAGNE AUX PALAIS SICILIENS

 

Depuis que Luchino Visconti a ébloui le monde avec son film « Le Guépard », la noblesse sicilienne garde une aura qui ne se dément pas. Son mélange de faste, de raffinement anachronique, ainsi que de nostalgie de fin d’un monde est un mélange qui continue de fasciner bien au-delà des amateurs d’histoire ou de Sicile.

Il y a eu le livre « Le Guépard » de Giuseppe Tomasi, prince de Lampedusa, mais aussi « I Viceré » de Federico de Roberto, ainsi que des témoignages de première main de personnes qui ont vécu cette vie de palais sicilien dans leur jeunesse. C’est le cas du fameux joaillier et designer de bijoux Fulco di Verdura, de son vrai nom Fulco Santostefano della Cerda, duc de Verdura, né près de Palerme en 1898 et décédé à Londres en 1978.

Né du mariage entre le marquis Giulio Santostefano della Cerda et Carolina Valguarnera, fille du prince de Niscemi, il est par cette dernière famille cousin de Tomasi di Lampedusa, l’auteur du roman « Le Guépard ».

Dans son récit autobiographique « The happy summer days : a sicilian childhood » publié à Londres en 1976, Fulco di Verdura évoque sa jeunesse qui, à nous semble tirée tout droit d’un film de princes et de princesses, mais qui était la réalité de la noblesse sicilienne jusqu’au début du XXe siècle. La génération de Fulco est celle qui a connu les derniers feux de cette classe aristocratique, c’est pourquoi son livre se lit comme l’histoire d’un monde disparu.

Dans ce livre il évoque notamment  sa famille paternelle d’origine espagnole, les San Esteban y La Cerda italianisés en Santostefano della Cerda. Ce passage de son autobiographie m’intéressait au plus point car mon épouse descend de cette même famille et j’espérais y trouver des informations qui me feraient remonter dans le temps mes recherches généalogiques.

Je fus cependant bien déçu. Fulco évoque bien son lointain ancêtre, le roi Alfonso X de Castille et son fils Fernando, « el de la Cerda », qui avait épousé Blanche, fille du roi de France Louis IX, dit Saint Louis. Lorsque Fernando mourut, ses fils étaient trop jeunes pour régner. On désigna leur oncle Sancho comme régent mais celui-ci usurpa le trône. C’est pourquoi Alfonso, l’aîné des fils de Fernando, eut désormais comme surnom « le deshérité ». Ils tentèrent en vain de récupérer leur trône, on leur donna en échange le duché de Medinaceli et ils gardèrent pour la vie le surnom de leur grand père « de la Cerda » (que l’on pense avoir été attribué parce que Fernando était poilu comme un cochon !) qui devint leur nom patronymique.

Malheureusement, Fulco dans son récit sautait tout en grâce les générations intermédiaires pour arriver aux de la Cerda établis en Sicile. La particularité de leur patronyme garantissait leur origine commune mais les individus qui reliaient Alfonso de la Cerda à ses descendants siciliens demeuraient dans le plus grand brouillard…

Vous imaginez la frustration du généalogiste qui voit la perspective de se rattacher aux rois d’Espagne et à Saint Louis mais qui n’arrive pas à combler le fossé… Pendant plusieurs années je cherchais vainement à retrouver trace de ce Girolamo de la Cerda, « Capitano Giustiziere di Palermo nel 1589 » et issu « del ducato di Medinaceli ». Le marquis de Villabianca, dans son ouvrage de référence « Della Sicilia nobile », décrivait l’épitaphe très détaillée du monument funéraire des ancêtres de Fulco et de ma femme, Diego de Santesteban et Ippolita de La Cerda, morts respectivement en 1633 et 1626. On y apprend que Girolamo, le père d’Ippolita, est originaire de Caceres (Espagne), qu’il était capitaine de cavalerie et que le patronyme de sa propre mère était « Holahuin ».

Bien plus d’informations que l’on en trouve généralement sur nos ancêtres lointains ! Mais malgré ces pistes multiples mes recherches restaient vaines…

Jusqu’à la découverte providentielle (et récente) d’une mention dans l’index de la collection de documents du fameux généalogiste espagnol Salazar y Castro où on lit le texte suivant :

Otra del emperador ( Fernando I ] a Felipe II , en recomendación del capitán Jerónimo de la Cerda , [ natural de Cáceres ] , hijo de Hernán Pérez Golfín , maestresala que ha sido de dicho emperador , y nieto de Sancho de Paredes (Golfin, camarero de los Reyes catolicos) para que le haga alguna merced.  17/12/1562

Cette courte mention nous débloque l’ascendance de la Cerda et nous donne deux générations supplémentaires ! On y apprend en effet que Geronimo (Jeronimo en espagnol) est fils de Hernan Perez Golfin, « maître de salle » de l’Empereur Felipe II, et petit-fils de Sancho de Paredes, « serveur » des Rois Catholiques (le roi Ferdinand d’Aragon et la reine Isabel de Castille donc).

Muni de ces nouvelles informations, je profitais des recherches poussées faites sur les familles de Caceres par le Club Universo Estremeño de cette ville, en particulier le tableau de la famille Golfin disponible à

https://www.flickr.com/photos/bibliotecavirtualextremena/50123620511/in/photostream/

Hernan Perez Golfin, le père de Girolamo, avait épousé une Isabel de La Cerda, elle-même petite-fille d’une autre Isabel de la Cerda. Six générations au-dessus de cette dernière, j’arrivais à Luis de la Cerda qui, avec son épouse Leonor de Guzman, avaient été nommés par le roi d’Espagne roi « des îles Fortunées » c’est à dire des Canaries en 1344, ce qui ne valait pas grand-chose puisqu’à l’époque les Canaries n’avaient pas encore été conquises… Luis était lui-même le fils du fameux Alfonso « le deshérité ». La boucle était bouclée, Fulco pouvait sourire là où il était, je l’avais enfin relié à Alfonso XI et Saint Louis, et ma femme par la même occasion !

THE NOBLE FAMILY DE LA CERDA: FROM SPAIN TO THE SICILIAN PALACES

 

Since Luchino Visconti dazzled the world with his film "The Guepard", the Sicilian nobility has retained an undeniable aura. Its mixture of pomp, anachronistic refinement, as well as nostalgia for the end of a world is a mixture that continues to fascinate far beyond lovers of history or Sicily.

There was the book “The Guepard” by Giuseppe Tomasi, Prince of Lampedusa, but also “I Viceré” by Federico de Roberto, as well as first-hand testimonies from people who lived this Sicilian palace life in their youth. This is the case of the famous jeweler and jewelry designer Fulco di Verdura, whose real name is Fulco Santostefano della Cerda, Duke of Verdura, born near Palermo in 1898 and who died in London in 1978.

Born from the marriage between the Marquis Giulio Santostefano della Cerda and Carolina Valguarnera, daughter of the Prince of Niscemi, he is, by this last family, cousin of Tomasi di Lampedusa, the author of the novel "The Guepard".

In his autobiographical story "The happy summer days: a Sicilian childhood" published in London in 1976, Fulco di Verdura evokes his youth which, to us seems taken straight from a film of princes and princesses, but which was the reality of the Sicilian nobility until the beginning of the 20th century. Fulco's generation is the one that saw the last fires of this aristocratic class, which is why his book reads like the story of a vanished world.

In this book he evokes in particular his paternal family of Spanish origin, the San Esteban y La Cerda italianized in Santostefano della Cerda. This passage from his autobiography interested me the most because my wife descends from this same family and I hoped to find information there that would take me back in time.

However, I was very disappointed. Fulco evokes well his distant ancestor, King Alfonso X of Castile and his son Fernando, “el de la Cerda”, who had married Blanche, daughter of the King of France Louis IX, known as Saint Louis. When Fernando died, his sons were too young to rule. Their uncle Sancho was appointed as regent, but he usurped the throne. This is why Alfonso, the eldest of Fernando's sons, got the nickname "the disinherited". They tried in vain to recover their throne, they were given in exchange the duchy of Medinaceli and they kept for life the nickname of their grandfather "de la Cerda" (which is thought to have been attributed because Fernando was hairy as a pig!) which became their surname.

Unfortunately, Fulco in his story jumped the intermediate generations to reach the de la Cerda established in Sicily. The particularity of their surname guaranteed their common origin but the individuals who linked Alfonso de la Cerda to his Sicilian descendants remained in the greatest fog…

You can imagine the frustration of the genealogist who sees the prospect of linking up with the kings of Spain and Saint Louis but who is unable to bridge the gap… For several years I tried in vain to find traces of this Girolamo de la Cerda, “ Capitano Giustiziere di Palermo nel 1589” and from “del ducato di Medinaceli”. The Marquis of Villabianca, in his reference work “Della Sicilia nobile”, described the very detailed epitaph of the funerary monument of the ancestors of Fulco and my wife, Diego de Santesteban and Ippolita de La Cerda. We learn that Girolamo, Ippolita's father, is from Caceres (Spain), that he was a cavalry captain and that his own mother's surname was "Holahuin".

Much more information than we usually find on our distant ancestors! But despite these multiple leads, my searches were in vain…

Until the providential (and recent) discovery of a mention in the index of the collection of documents of the famous Spanish genealogist Salazar y Castro where we read the following text:

Otra del emperador (Fernando I] a Felipe II, en recomendación del capitán Jerónimo de la Cerda, [natural de Cáceres], hijo de Hernán Pérez Golfín, maestresala que ha sido de dicho emperador, y nieto de Sancho de Paredes (Golfin, camarero de los Reyes catolicos) para que le haga alguna merced. 17/12/1562

This short mention unlocks the ancestry of the Cerda and gives us two additional generations! We learn that Geronimo (Jeronimo in Spanish) is the son of Hernan Perez Golfin, "room master" of Emperor Felipe II, and grandson of Sancho de Paredes, "waiter" of the Catholic Monarchs (King Ferdinand of Aragon and Queen Isabel of Castile therefore).

Armed with this new information, I took advantage of the extensive research done on the families of Caceres by the Club Universo Estremeño of this city, in particular the table of the Golfin family available at

https://www.flickr.com/photos/bibliotecavirtualextremena/50123620511/in/photostream/

Hernan Perez Golfin, Girolamo's father, had married an Isabel de La Cerda, herself the granddaughter of another Isabel de la Cerda. Six generations above the latter, I arrived at Luis de la Cerda who, with his wife Leonor de Guzman, had been appointed by the King of Spain king "of the Fortunate Islands" that is to say of the Canaries in 1344 , which was not worth much since at the time the Canary Islands had not yet been conquered… Luis was himself the son of the famous Alfonso “the disinherited”. The circle was complete, Fulco could smile where he was, I had finally connected him to Alfonso XI and Saint Louis, and my wife at the same time!

mercredi 5 août 2020

ÉTUDE DE QUELQUES FAMILLES DU PATRICIAT BRUGEOIS

DU XIIIe AU XVIe SIECLE

Antoine BARBRY


Maison Zeventorren ou des Sept Tours, construite à Bruges par la famille Bonin à partir de 1320


Dans l’introduction à leur ouvrage Medieval Bruges[1], Andrew Brown et Jan Dumolyn écrivent qu’« une nouvelle histoire de la Bruges médiévale n’a pas besoin de justification », elle est le « berceau du capitalisme » décrit par l’historien James Murray[2]. Mais la place occupée par Bruges dans l’histoire européenne du Moyen Âge et des débuts de la Renaissance en fait un champ d’étude passionnant, bien au-delà de l’histoire économique, pour comprendre l’émergence des libertés communales face au pouvoir comtal, l’expansion de la civilisation urbaine et ses relations avec son environnement rural, les luttes sociales ou les mécanismes et stratégies familiales d’obtention et de préservation du pouvoir.

C’est ce dernier aspect sur lequel je vais m’attarder ici, au travers d’une étude de quelques familles qui ont contribué à faire de Bruges une « métropole médiévale », un centre industriel, commercial et culturel qui rayonnait dans toute l’Europe. Ce sont toutes des familles appartenant au premier cercle du pouvoir communal. J’utiliserai ci-dessous, par facilité, le terme de « patriciat » pour les évoquer, en étant toutefois bien conscient des limites historiographiques de ce terme qui « fige » ce qui est en réalité une circulation des élites au sommet du pouvoir économique et politique.

En dépit de cette circulation, les principaux centres urbains de Flandre occidentale (Gand, Bruges et Ypres) restent emblématiques du contrôle très précoce des leviers de ces pouvoirs économique et politique par quelques familles et de la perpétuation de ce contrôle du XIIIe au XVIe pour les plus avisées (et prolifiques), plusieurs études prosopographiques le démontrent amplement[3]. Je me penche dans cet article sur certaines de ces familles, déjà actives dès les premiers temps de l’émergence économique brugeoise et dont la présence est visible dans ses archives les plus anciennes.

Quelques mots d’ailleurs sur ces archives brugeoises. Les chercheurs qui les analysent sont constamment confrontés à une forme de frustration. Bruges « décolle » en tant que centre urbain, industriel et commercial au début du XIe siècle et, à partir de cette date, cette croissance sera constante et rapide. Bruges se développe en tant que centre reliant les marchés à la mer pour toute l’Europe du nord, notamment pour l’exportation de produits textiles. Très vite la laine locale ne permet plus de répondre à la croissance de la demande et les marchands flamands commencent à importer la laine anglaise. Les marchands flamands s’organisent au XIIIe siècle au travers de la Hanse de Londres ou de la Hanse des XVII villes et signent plusieurs accords avec les rois d’Angleterre successifs pour encadrer leurs relations commerciales. Mais au-delà de l’Angleterre, les productions textiles flamandes rayonnent dans toute l’Europe, du nord au sud. Le paradoxe est que cette intense activité économique n’est décelée que marginalement, notamment au travers de documents étrangers à la Flandre. C’est surtout le cas pour Bruges dont les archives administratives et communales ont malheureusement brûlé lors de l’incendie du beffroi de la ville en août 1280. L’activité des marchands brugeois en Angleterre est ainsi essentiellement repérée au travers de leurs mentions dans les Patent rolls[4], et les noms d’échevins antérieurs à 1280 n’apparaissent que comme mentions annexes dans des documents autres qu’administratifs.

Des données généalogiques suivies ne sont donc possibles que jusqu’aux dernières années du XIIIe siècle mais l’analyse de la marque laissée par des familles au sens large peut encore être repoussée jusqu’au début du XIIIe sur la base de ces mentions parcellaires. Mon travail ci-dessous sera ainsi au carrefour de l’étude généalogique et de l’analyse sociale car, au-delà du lien biologique, il m’a semblé très intéressant de replacer ces individus dans leur contexte familial, politique, économique et social, et donc de prendre aussi du recul sur les destinées individuelles pour observer plus globalement les groupes familiaux. C’est d’ailleurs l’option la plus souvent retenue par les chercheurs qui se penchent sur l’histoire des familles de l’élite[5].

Qui sont les familles sur lesquelles je me penche et qu’est ce qui les relie entre-elles ? Elles forment l’ascendance de Joris Bave, chapelier, échevin de Bruges à plusieurs reprises entre 1479 et 1486, tout à fait inséré dans la frange la plus élitiste de la bonne société brugeoise puisqu’il était un jouteur reconnu, membre de la société brugeoise de l’Ours Blanc[6]. Joris avait pour épouse Catherine Slyp, héritière de la seigneurie de la cour de Bellegem, et issue d’une famille de baillis du comte de Flandre. Son ascendance est tout à fait représentative de celle des membres de l’élite brugeoise de la fin du XVe. Composée de « dynasties patriciennes » ayant cumulé les honneurs municipaux et les responsabilités pendant deux siècles, des dirigeants ayant initié ou subi les soubresauts politiques et sociaux de leur ville sans jamais perdre leur premier rang, des marchands entreprenants ayant construit leur prospérité essentiellement sur le textile, représentatifs de la première phase active et mercantile du capitalisme brugeois, mais aussi des courtiers ou hosteliers, acteurs de la deuxième phase, celle des intermédiaires fournisseurs de services financiers, puis enfin des commerçants comme Joris Bave, moteurs de la troisième phase du capitalisme brugeois, celle de l’industrie du luxe qui marquera l’économie de la ville au XVe siècle. Il y eut alors en effet le désir d’une part croissante des élites d’acquérir tous les signes extérieurs du « vivre noblement »[7] puisque donner l’image publique de ce mode de vie était la première étape vers le véritable objectif : intégrer réellement les rangs de la noblesse.

Ces familles sont un petit échantillon de ce qui a fait de la Flandre une pionnière en Europe dans l’émergence de villes industrielles et commerciales, ainsi que des contre-pouvoirs aux pouvoirs absolutistes, royaux, ducaux ou comtaux. Des représentants d’une histoire du peuple (même s’il s’agit de sa frange la plus aisée) et des peuples. Une histoire de voyageurs entreprenants et innovants qui ont défendu l’intérêt général tout en promouvant leur intérêt particulier. Des parcours singuliers qui s’inscrivent dans la grande histoire, tout ce qui plaît à l’historien en somme !

Cette étude examinera d’abord chaque groupe familial, avant de détailler plus précisément l’ascendance de Joris Bave. Pour reconstituer ces chaînons familiaux et ces parcours individuels j’ai compulsé un grand nombre de sources spécifiques ou générales, à visée historique, prosopographique, héraldique, épigraphique ou généalogique, en français, anglais, allemand ou néerlandais, des sources primaires comme secondaires. Mais ce n’est en rien une étude exhaustive, le sujet ne le permet pas au vu de la masse d’information sur la Bruges du Moyen Âge et de la Renaissance. Je pense pourtant, sur la base des documents consultés, pouvoir produire une synthèse dont je doute que les détails généalogiques puissent être encore complétés de manière substantielle. Il est possible qu’ici et là on puisse trouver encore quelque information supplémentaire, mais pour une bonne partie de ces familles, j’ai poussé le curseur jusqu’aux limites archivistiques mentionnées ci-dessus, soit des individus actifs dans le dernier tiers du XIIIe siècle.

En ce qui concerne l’orthographe des prénoms, j’ai choisi de respecter la forme (et la langue) de ceux-ci tels qu’ils figuraient dans mes sources, essentiellement en néerlandais donc.


 

LES FAMILLES


·        Bave

·        Bonin

·        Goederic

·        Heldebolle

·        Loevin

·        Poltus

·        Stiers

·        Uten Sacke

·        Van Coudebrouc

·        Van den Berghe

·        Van de Walle

·      Van Meetkerke

·       

BAVE

La famille Bave est un cas intéressant en ce qu’elle suit toutes les étapes de la promotion sociale d’une famille patricienne entre le début du XIVe et le début du XVIe, sans toutefois jamais parvenir à la dernière étape, celle de l’intégration à une « élite bourguignonne » transnationale mêlant familles nobles et puissants « commis de l’Etat ». Les Bave semblaient pourtant avoir fait tout ce qui était en leur pouvoir pour y parvenir…

A. Van den Abeele donne van Sinte-Baefs comme patronyme d’origine à cette famille[8]. Mais que ce soit sous ce nom ou celui de Bave, elle est absente ou quasiment des données prosopographiques pour le XIIIe et le premier tiers du XIVe[9]. On trouve simplement la mention d’un Jan van Sint-Baefs actif à Bruges dans les années 1310-1330. Jacob Bave, « tige » de la famille sur la base des actes originaux, épousera Marguerite van Meetkerke, très probablement issue de la famille de moyenne noblesse du même nom[10]. Il sera trois fois trésorier entre 1331 et 1333, une fonction qui figure sur son monument funéraire en 1357[11]. La famille développa d’ailleurs une véritable spécialisation autour des questions financières et budgétaires puisque son fils Jacob sera trésorier à 15 reprises[12] entre 1354 et 1380 mais aussi cinq fois échevin. Drapier de profession, il fut le véritable initiateur de la « notabilisation » de la famille. Tout d’abord au travers de son mariage avec Liegarde van de Walle, fille de l’échevin Lambrecht et descendante d’une des plus vieilles et prestigieuses familles du patriciat brugeois. Mais aussi au travers d’une politique d’acquisition immobilière et de constitution d’un réseau social. Possesseur de onze maisons en ville[13], il utilisa sa propriété familiale, qui sera connue plus tard sous le nom de Patience, pour rassembler ses compagnons de joute avec lesquels il fonda vers 1370 la compagnie de Saint Georges. Après des travaux d’extension du bâtiment, celui-ci devint l’un des lieux de rendez-vous prisés de l’élite brugeoise. C’est cette compagnie qui se transforma vers 1380 en la société de « l’Ours blanc », une confrérie qui organisait des tournois sur la Grand place avec des membres de la haute noblesse et des membres du patriciat voulant adopter l’idéal de vie chevaleresque. Mais cette société était à l’étroit à la Patience et l’on entreprit alors la construction de la Poortersloge ou Loge des bourgeois. Les générations successives de Bave poursuivront sur la lancée tracée par Jacob décédé en 1388. Sa fille Gertrude épousa Jan van der Beurse, échevin et bourgmestre de Bruges, issu d’une famille de changeurs et d’hosteliers dont le patronyme est à l’origine du nom commun « bourse ». Son fils, aussi prénommé Jacob, poursuivit la tradition familiale en exerçant la fonction de trésorier à plusieurs reprises ainsi que celle de bourgmestre en 1427. Il épousa Lutgarde Bonin fille du prestigieux échevin Jan et descendante de la famille la plus dominante de l’échevinat brugeois. Leur fils, toujours prénommé Jacob, amorça la phase suivante de l’évolution sociale de la famille. Il épousa Katharina fille d’Arnold Poltus, un influent courtier et hostelier[14], et il s’investit pleinement dans l’activité de la société de l’Ours Blanc. Il participa ainsi au tournoi organisé en mai 1431 mais décèdera précocement en 1432.

Son fils Joris sera celui qui parachèvera la mue de la famille. Échevin, comme ses ancêtres avant lui, doyen de la guilde des chapeliers en 1477[15] et donc acteur de l’évolution de l’économie brugeoise vers l’industrie du luxe, marié à Catherine Slyp issue d’une famille de baillis comtaux, il sera surtout un membre très actif de la société de l’Ours blanc. Il combattit dans divers tournois à Lille et Bruges de 1450 à 1457, gagna l’ « épieu » au tournoi de la Grand Place de Bruges en 1450, remporta l'épervier au tournoi de l'Epinette à Lille en 1451 alors qu’il était « forestier de l’Ours Blanc[16]», et combattit encore aux tournois de la Grand Place de Bruges en 1452 et 1457. Un autre Jacob Bave (son frère ?) sera lui aussi forestier de l’Ours Blanc en 1446, et un Adriaan Bave –que certaines sources donnent comme son fils- épousera Louise van Halewyn (issue de l’une des plus prestigieuses et anciennes familles de la noblesse flamande) et sera bourgmestre de Bruges en 1509.

Le processus d’évolution sociale de la famille semble alors sur le point d’être parachevé et les Bave semblent tout près d’atteindre l’objectif de beaucoup de familles du patriciat à cette époque, celle de l’intégration à la noblesse et au service de l’Etat. Et pourtant ce dernier étage ne sera pas atteint et les Bave ne feront jamais partie de l’élite politique bourguignonne qui fusionna les nobles et notables ambitieux de toutes les régions du duché.

Pourquoi n’ont-ils pas réussi cette ultime mutation? Je formulerais ici deux hypothèses : contrairement à un certain nombre de familles brugeoises qui ont achevé ce processus d’intégration à la noblesse (Metteneye, van Themseke, Braderic, van Artrycke et surtout de Baenst)[17], et bien qu’exerçant un large spectre de professions, les Bave étaient, semble-t-il, plus en retrait pour ce qui avait trait à l’intermédiation financière, profession lucrative permettant un enrichissement rapide et conséquent. Par ailleurs, et surtout, on ne trouve quasiment aucune mention de membres de la famille Bave exerçant une fonction dans l’entourage du comte de Flandre ou plus tard des ducs de Bourgogne, un défaut rédhibitoire dans un système politique de plus en plus centralisé où les pouvoirs locaux avaient été considérablement affaiblis et où le service du prince et de l’Etat devenait le principal moteur de promotion sociale et d’acquisition de pouvoirs et de richesses.


Lame funéraire de Jacob Bave et Katharina Poltus (1432) dans

V. Vermeersch, Grafmonumenten te Brugge voor 1578, Bruges, 1976, p.146

 

BONIN

Quel que soit le critère numérique retenu, il sera difficile de trouver un groupe familial plus influent que les Bonin dans la Bruges du Moyen Âge. Dès les premières archives disponibles plusieurs branches peuvent déjà être repérées. K. Hilderson et D. Van den Auweele ont recensé dans leurs thèses respectives les mentions dans les Patent rolls anglais de marchands brugeois. On y retrouve au moins cinq porteurs du patronyme Bonin entre 1225 et 1279 dont deux avant 1230. Parmi les 78 notables de la fameuse charte de 1298[19], il n’y a rien de moins que six porteurs différents du patronyme (dont tous auront été échevins au cours de leur existence) avec cinq et peut-être même six écus différents ! La gerbe est présente partout ce qui est probablement le signe que l’on a affaire à la même famille originelle. Mais il est intéressant de constater que parmi les signataires Lambiers Bonin est fils «  de dame Caterine et Pauli de Walle » et qu’un autre Lambin Bonin est fils de « Bertelmieu de le Mote », tous les deux ayant des armes décrites différemment mais au contenu relativement similaire, mêlant les armes des Bonin et celles des van de Walle. Je pense que l’on pourrait avoir ici une preuve indirecte de deux alliances où deux frères van de Walle (Bertelmieu et Pol, qui appartiennent effectivement à la même génération comme précisé plus loin dans la notice consacrée à leur famille) épousent deux sœurs Bonin, ce qui serait à la fois logique et crédible au vu des profils similaires des deux familles (ancienneté, statut social, professions etc). Parmi les autres signataires, on peut également signaler la similitude des armes de Gherewin Bonin (fils de Gherewin) et de Gillis van de Walle (fils de Margriete de le Mote) qui tous deux arborent une bordure dentelée et deux lions contournés. Là aussi on constate une forme de « fusion » des caractères héraldiques des Bonin et des van de Walle. Enfin, Clays Bonin arbore pour sa part des fleurs de lys au milieu des gerbes, un élément qui n’est pas anodin à cette époque et qui témoigne sans nul doute de ce que la famille Bonin appartient fermement au camp des leliaerts[20]. Les diverses études prosopographiques qui couvrent toute la période des origines des archives brugeoises jusqu’en 1407 parviennent à la même conclusion : les Bonin sont la famille la plus nombreuse pour les postes d’échevins, à la fois pour le nombre de titulaires différents comme pour le nombre de sièges au total, pour le XIIIe comme pour tout le XIVe siècle. Une famille qui a exercé toutes les responsabilités communales, économiques, charitables, professionnelles ou diplomatiques[21].

Comme pour les autres familles dominantes du patriciat le moteur fut celui d’un effort constant pour acquérir pouvoir et richesses et les maintenir dans les périodes de turbulences qui n’ont pas manqué dans l’histoire brugeoise. Deux Bonin feront partie des meneurs identifiés de la révolte dite de la Moerlemaye contre le comte de Flandre, plusieurs Bonin devront ensuite s’enfuir à Saint Omer en 1302 après la révolte contre les familles pro-françaises, ils subiront, comme les autres familles dominantes (mais pour moins longtemps que les autres), une éclipse échevinale entre 1304 et 1310, et l’échevin Jan Bonin (celui envoyé au mariage comtal de 1369) a probablement connu une fin tragique assassiné par les soutiens de la révolte gantoise de Filips van Artevelde contre le comte de Flandre. Dans les luttes de factions entre notables qui ont agité Bruges fin XIVe et début XVe, les Bonin (avec les Heldebolle) avaient rejoint la faction dominante, celle de la famille Honin. Cependant, les relations de ce groupe avec le duc de Bourgogne se détériorèrent jusqu’à l’exil de certains de ses membres en 1407. Mais en dépit de toutes ces vicissitudes à travers les siècles, le pouvoir structurel des Bonin en tant que groupe familial n’a jamais été remis en cause. Déjà détenteur de tous les attributs de la « domination de classe » (pouvoirs politique, économique et social)[22], les Bonin semblèrent s’engager dans la phase suivante, celle de l’intégration progressive à la noblesse par le biais de quelques fonctions au service du comte[23], d’alliances avec des familles nobles, et de la projection symbolique de leur puissance. C’est ainsi que la branche des Bonin van den Gapere, seigneurs de Meulebeke (ou Lembeke selon d’autres sources) fit construire à partir de 1320 la maison Zeventorren ou des Sept Tours. Il s'agissait de l'un des premiers bâtiments privés en pierre de la ville à avoir démontré le pouvoir et l'influence d’une famille. Les Brugeois étaient conscients de la valeur monumentale de ce bâtiment avec ses sept tours élancées sur le dessus, quatre à l'avant, trois à l'arrière, et il était considéré comme l'une des "sept merveilles" de Bruges[24].

Et cependant, malgré cette trajectoire « idéale » et l’anoblissement d’une branche, les Bonin en tant que groupe familial ne finaliseront jamais ce processus d’enracinement dans la noblesse, ni dans leurs alliances, ni dans les signes extérieurs du « vivre noblement ». On ne retrouve par exemple quasiment aucun Bonin parmi les « jouteurs » de la fin du XIVe, et au XVe ils sont absents de la société de l’Ours Blanc, rendez-vous par excellence de l’élite brugeoise mêlant noblesse et riche bourgeoisie. Pourquoi les Bonin n’ont-ils pas suivi la trajectoire de familles de statut et d’ancienneté similaires (les Metteneye, Braderic ou van Artrycke) ni mêmes de familles à l’influence plus récente (comme les de Baenst) ? La réponse n’est pas évidente sur la base des sources archivistiques, mais il me semble que les deux hypothèses lancées pour la famille Bave pourraient s’appliquer également à la famille Bonin.


 

GOEDERIC

Les Goederic ne font pas partie de l’ascendance de Joris Bave. Mais je les avais brièvement évoqués dans un article précédent sur les familles du patriciat yprois[25]. J’ai choisi de revenir plus en détail ici sur cette famille car ils y ont pleinement leur place. Les Goederic sont en effet une des familles brugeoises dont l’activité peut être retracée par les documents les plus anciens. En effet, on retrouve mention de la « tige » de la famille, Wouter Goederic, comme « marchand de laine » dans les Patent rolls de 1267[26] et il sera au moins trois fois échevin entre 1273 et 1278. Il est un membre attesté de la « Hanse de Londres » et commerce donc de manière soutenue avec l’Angleterre. C’est probablement pour cette raison qu’il fera partie des 23 notables identifiés comme ayant été proches des meneurs de la révolte de 1280 contre le comte de Flandre connue sous le nom de Moerlemaye. Ces meneurs et leurs soutiens étaient principalement de riches commerçants mécontents de la politique du comte à l’égard de l’Angleterre qui avait eu pour conséquence une interdiction décrétée par le roi d’Angleterre d’exporter la laine anglaise en Flandre, interdiction qui mettait gravement en péril leur activité économique. Ce blâme donné par le comte, puis par la suite leur identification comme famille leliaert en amont de la crise de 1302, a probablement eu quelques conséquences à court terme sur la position sociale des Goederic mais n’a pas remis en cause leur statut de manière structurelle puisqu’ils font partie des six ou sept familles comptant le plus grand nombre de sièges d’échevins au XIVe siècle. La première génération succédant à Wouter semble tout de même avoir subi les conséquences des crises qui ont secoué Bruges au début du XIVe siècle puisque ni Jan ni Jacob, tous deux fils de Wouter, ne seront échevins (Jan sera une seule fois conseiller en 1298). Mais le flambeau sera repris par son petit-fils Jacob (fils de Jacob) qui sera actif dans le commerce du vin et échevin à plusieurs reprises entre 1326 et 1340. Ce Jacob le jeune sera le père d’Everaert Goederic et très probablement de Wouter, dont la fille Catharina s’établira ensuite à Ypres où elle épousera Pieter van Dixmude, grand bailli de la chatellenie. En effet, dans son ouvrage, Vermeersch mentionne « Wouter Goderyck décédé le 14/09/1380[27]» et son frère Everaert Goederic, le plus fameux des changeurs d’argent brugeois de cette période[28]. Ce dernier fut un cas quasiment unique au XIVe siècle puisqu’il n’existe que deux exemples où un changeur d’argent exerça aussi la fonction d’échevin et Everaert fut l’un des deux… Mais il faut tout de même préciser qu’il avait abandonné sa première profession quand il se lança dans la politique et la diplomatie puisqu’il fut également l’un des représentants de la ville au mariage du duc de Bourgogne Philippe le Hardi avec la comtesse Marguerite de Flandre en 1369. Everaert était un homme fortuné puisqu’en 1356 il était en mesure d’équiper quatre chevaux lors de la campagne militaire des milices communales brugeoises contre le Brabant, et de prêter régulièrement de l’argent à la commune[29].


 

HELDEBOLLE

C’est J.J. Gailliard qui fait d’une demoiselle Heldebolle, au prénom inconnu mais qui serait « fille de Jean », l’épouse de Jan Bonin[30]. Je n’ai pas retrouvé d’acte original confirmant cette union. Un Jan Heldebolle est un membre actif du patriciat brugeois à la même époque[31]. Courtier et hostelier, plusieurs fois échevin et bourgmestre de la ville, il est l’époux de Marguerite Bonin. Il est exilé en 1359 par le comte Louis de Male pour avoir soutenu la rébellion du gantois Jacob van Artevelde mais sera gracié dès 1361 avec 179 autres individus, dont Lambrecht van de Walle. Cependant, chronologiquement, Jan ne peut être que le frère et non le père de l’épouse de Jan Bonin. Une double alliance entre ces deux familles est un schéma assez courant qui tendrait à confirmer cette hypothèse. Jean et sa sœur seraient alors les deux enfants de Pieter Heldebolle, drapier, bourgeois et échevin de Bruges au moins trois fois entre 1297 et 1312[32]. Identifié comme  leliaert , il mettra cependant 10 ans à redevenir échevin après son mandat de 1301. Sa sœur, Katelina était l’épouse de Jan Metteneye, représentant d’une des familles les plus illustres du patriciat brugeois.


 

LOEVIN

C’est au détour d’une mention dans un bref tableau[33] reconstituant la famille van de Walle sur quatre générations, mention totalement absente des sources secondaires traditionnelles sur cette famille, que je découvris le lien avec la famille Loevin. Le tableau indiquait en effet « Gillis van den Walle fs Berthelmeus x Cateline (Clementia) fa Lambrecht Loevins uten Zacke ». Au-delà du plaisir de trouver une information ignorée jusque-là, deux questions se posaient : pourquoi un double prénom et un double patronyme ? Pour le double nom de famille, Gilliodts-Severen estimait qu’il était fait référence à la rue d’origine (« rue du Sac ») de la famille Loevin comme il est fait pour d’autres familles dans les archives brugeoises[34]. Mais la très fouillée étude prosopographique de M. Speecke apporta une réponse différente. Sur la base des travaux de Schouteet et Wyffels sur les comptes de Bruges[35], il était possible de conclure que

1) il y avait eu deux Lambrecht père et fils ;

2) ils apparaissaient indifféremment dans les actes comme Lambrecht ou Lamsin ;

3) l’épouse de Gillis van de Walle était prénommée Kateline pour Schouteet (1299) mais Clementia pour Wyffels (1300) ;

4) deux actes relevés par Wyffels donnait le patronyme de l’épouse de Lambrecht Loevin l’ancien, il s’agissait de la « sœur de Jan Uten Sacke »[36]. D’autres références tirées des comptes de Bruges orientent cependant vers une autre famille. On trouve ainsi la mention suivante « item in die Remigii (I okt) orphan. Laminni Loevins ex filia Symonis Stiers[37] » et « In die beati Remiggi (I okt) Marie, filie Lammini Loevins ex filia Stiers » ou en 1282 « Tunc. orphan Lammini Loevins ex filia Stiers ». Il semblerait donc que Lambrecht ait eu deux épouses mais les mentions, souvent lapidaires, ne permettent pas de relier tous les enfants à leurs mères respectives.

La famille Loevin est l’une des plus anciennes familles échevinales qui puisse être retracée dans les archives de Bruges. On retrouve en effet Michiel Loevin échevin en 1250-51 et 1259-1260, puis lui succédera Lambrecht l’ancien (sans que l’on puisse déterminer s’il s’agit de son fils ou d’un neveu) totalement absent des responsabilités municipales, au contraire de Johannes qui sera échevin dans les années suivant immédiatement la révolte de la Moerlemaye (1281-82 et 1282-83)[38]. La génération suivante sera notamment constituée des deux frères, Jacob et Lambert le jeune, qui fuiront tous les deux à Saint Omer en 1302[39], dans la foulée des bouleversements qui suivront la bataille des « éperons d’or ». Cet élément confirme parmi d’autres que les Loevin appartenaient bien au groupe des familles leliaerts.

Lambert le jeune faisait partie des patriciens les plus fortunés de la ville. En 1292 la ville et le comte décident de la création d’une cavalerie urbaine. Tout citoyen possédant plus de 300 livres flamandes devait être propriétaire d’un cheval et se rendre disponible pour combattre à la demande du comte[40], et le nom de Lambrecht apparaît bien dans cette liste de cavaliers[41]. Il épousera Truda van Aertrycke, membre d’une autre puissante famille du patriciat brugeois, l’une des rares qui sera ensuite anoblie au XVe siècle[42]. Bourgeois de Bruges, Lambert sera échevin à cinq reprises entre 1296 et 1315, malgré une « éclipse municipale » entre 1302 et 1312 similaire à celle d’autres familles de leliaerts.

Le nom de famille Loevin apparaît à d’autres moments de la petite histoire brugeoise. Wyffels signale un voyage à Paris de Lambrecht le 23/06/1281 très probablement pour une audience devant le Parlement de cette ville où les brugeois avaient porté plainte contre le comte de Flandre et les mesures de rétorsion qu’il avait prises suite à la révolte de la Moerlemaye. A ce propos, Wyffels écrit « Lambert Loevin l’ancien était un citoyen très riche qui s'est probablement tenu à l'écart de la politique, en d'autres termes un sage auquel on faisait appel dans des circonstances difficiles. Il n'est mentionné nulle part comme échevin et il ne se trouve ni parmi les soutiens du comte ni parmi ses opposants, ni parmi les garants de la paix »[43] . Il décèdera peu de temps après puisque l’on retrouve dans le comptes d’Ypres en 1282 la mention Clemencie orphane Lammini Loevins.

Cette position de « sage » que l’on sollicite pour la résolution de conflits sera apparemment reprise par son fils Lambrecht le jeune puisqu’à l’été 1290 il accueille à son domicile la tentative de conciliation autour de la succession de Jan van der Beurse décédé en 1270, une controverse qui s’étendra sur 25 ans et impliquera jusqu’au roi de France et au Parlement de Paris[44]. J’y reviendrai dans la notice sur la famille Uten Sacke. C’est d’ailleurs par le biais des documents d’archive relatifs à cette controverse que l’on apprend que Lambrecht le jeune était âge « de 14 ou 15 ans » à la date de cette conciliation, ce qui permet d’affiner la chronologie des premières générations de Loevin[45]. Pour conclure, un élément semble avoir échappé à C. Wyffels, si la conciliation s’est tenue au domicile de Lambrecht, il y a peut-être également une raison plus « familiale ». En effet, la partie opposée aux héritiers van der Beurse n’était autre que Jan Uten Sacke[46] alors que Lambrecht était très probablement le fils d’ « une sœur de Jan Uten Sacke »…


 

POLTUS

La famille Poltus garde une partie de son mystère. Lorsque Catharina Poltus épouse Jacob Bave, le père de Joris, elle ne dépare pas dans cette famille du patriciat insérée dans la meilleure société brugeoise. Catharina est en effet la fille d’Arnoud Poltus, courtier et hostelier de profession, qui sera deux fois conseiller, une fois échevin, et une fois trésorier de Bruges entre 1399 et 1415. On ne connaît malheureusement pas son épouse puisque même sur l’inscription de la pierre tombale de Catharina, seul le nom du père est mentionné. Arnoud tenait, semble-t-il, une place centrale d’intermédiaire pour les marchands étrangers présents à Bruges. C’est en effet « dans sa maison qu’étaient discutés et organisés les rapports commerciaux entre marchands d’Allemagne du nord, hanséatiques, italiens et collecteurs papaux (puisqu’en partenariat avec la famille Stromer de Nuremberg, Arnoud fut aussi actif dans les activités financières vaticanes)»[47]. Au vu de ces liens étroits avec l’Allemagne J. Murray pensait Arnoud originaire de cette région. Cette assertion est pourtant contredite par Anke Greve qui, dans son étude des courtiers et hosteliers brugeois[48], précise qu’un document de 1339 de la guilde des courtiers laisse entendre qu’un de ses membres nommé Arnoud Poltus était étranger à Bruges mais « d’origine flamande ». En tout cas le patronyme est en effet totalement absent des archives brugeoises avant les années 1330. Il existe une source potentielle qui pourrait nous en apprendre beaucoup. En effet, lors du colloque de la Hanseatic History Association, tenu à Bruges en 1988, W. von Stromer a fait un exposé sur la carrière d’Arnoud Poltus. Mais cette intervention n’a malheureusement pas été reprise dans les Actes du colloque…

Une information essentielle a cependant été sous-estimée par la plupart des chercheurs. La carrière d’Arnoud Poltus comme courtier et/ou hostelier s’étend au moins de 1339 (mention dans un document de la guilde et mobilisation dans l’armée communale entre 1338 et 1340) jusqu’au moins 1412[49]. Il est bien entendu impossible pour un individu d’avoir exercé aussi longtemps mais, à mon sens, même deux individus n’auraient pas non plus pu avoir une carrière professionnelle s’étalant sur 73 ans. Par ailleurs, on possède l’épigraphie de Catharina Poltus (épouse Bave) qui décède le 25/11/1464. Elle est donc née aux environs de 1400 et au vu des dates de leurs responsabilités communales (à partir de 1422 et jusqu’en 1446) ses frères Liévin, lui-même hostelier[50], et Pierre sont nés eux aussi entre 1385 et 1400. Leur père Arnoud doit alors être né aux environs de 1360 et son propre père difficilement avant 1320, une date trop tardive pour qu’il puisse être le Arnoud Poltus, mobilisé dans l’armée communale en 1338 et courtier en 1339. Dernier élément donné par A. Greve, on retrouve dans le livre de comptes de Collard de Marke en 1366 la mention d’un Ernout Polultus sen. Cela veut donc dire qu’il existait un Ernout junior à la même date ; Or, ce dernier ne peut être le Arnould encore actif en 1412, plus de 45 ans après, mais doit être un Ernout intermédiaire. Il me semble donc évident que trois générations successives de Arnoud se succèdent comme courtiers à Bruges.


 

STIERS

Le rattachement éventuel de Joris Bave à cette famille peut difficilement être plus laconique. La seule mention concernant les Stiers provient des références citées dans la notice sur la famille Loevin et tirées des comptes de Bruges. Des enfants Loevin sont ainsi signalés orphelins de Lambrecht et de la « fille de Simon Stiers ». Au-delà de cette demoiselle et de son père, aucune information supplémentaire n’a pu être trouvée. On note simplement une famille de drapiers le Stier à Ypres plus ou moins à la même époque.


 

UTEN SACKE

Le patronyme de cette famille est aussi orthographié Utenzacke, ex Sacco dans les actes en latin ou du Sac dans les sources en français. C’est une famille très anciennement implantée puisque l’on retrouve mention d’un Walterus Sac en 1187[51]. Nous avons vu dans la notice consacrée à la famille Loevin que le rattachement aux Uten Sacke se fait par le biais d’une demoiselle au prénom inconnu mais qui est définie comme « la sœur de Jan Uten Sacke ». Il est particulier de définir une femme par rapport à son frère plutôt qu’à son père, à moins que ce frère ne soit un personnage particulièrement en vue à l’époque. Et bien que le prénom de Jan soit extrêmement commun (on connaît au minimum deux Jan Uten Sacke actifs à cette époque) il est difficile de ne pas penser à l’individu ainsi nommé qui entreprendra une bataille juridique de 25 ans contre les héritiers de son neveu Jan van der Beurse, allant jusqu’à faire appel au roi de France pour protéger ses intérêts et ses bien matériels des mesures punitives prises par les échevins de Bruges à son encontre[52].

Cette famille est également l’une des plus anciennes et des plus notables de la fin du XIIIe siècle. L’échevin Jan Utensacke, fils de Nicolas,[53] (le même Jan ?) sera l’un des dix meneurs nommément désignés de la révolte dite de la Moerlemaye, et un autre Lambert Uten Sacke sera désigné garant de la paix une fois la révolte matée[54]. Nicolas, père de Jan, avait un frère Pieter qui était peut-être le changeur d’argent et trésorier de Bruges qui sera accusé d’irrégularités financières et battu à mort le 24/04/1309. Tous deux étaient fils de Wouter. Par ailleurs, l’année où Pieter le trésorier était assassiné par la foule, le maire des échevins n’était autre que Jacob Uten sacke, un frère ou un cousin du précédent selon toute probabilité.

En dépit des mésaventures plus ou moins sanglantes de ses représentants, cette omniprésence des Uten Sacke dans la période troublée qui suit le traité d’Athis-sur-Orge et ses lourdes sanctions financières imposé par le roi de France Philippe le Bel, témoigne du statut de cette famille à la fin du XIIIe-début du XIVe siècle. Il est intéressant dans ce contexte de rajouter à ces titulaires d’offices municipaux un autre personnage de relief, Pieter Uten Sacke, commandeur de l’ordre des Templiers en Flandre de 1280 à 1297 et auquel son demi-frère Jan fera appel pendant sa bataille juridique autour de l’héritage van der Beurse[55] ! Pieter Uten Sacke était par ailleurs conseiller de Philippe de Dampierre, fils du comte Gui, prisonnier du roi de France pendant la révolte de la Flandre contre Philippe le Bel. Ceci apporte un éclairage intéressant sur l’engagement des templiers parmi les troupes flamandes en révolte pendant les Matines de Bruges et la bataille « des Eperons d’or » de juillet 1302. Et pourtant, malgré ces multiples positions de pouvoir, cette famille disparaîtra ensuite rapidement du paysage politique brugeois et on n’en retrouve plus mention dans les listes échevinales par la suite. Il n’a pas été possible de déterminer si cet effacement était dû à des raisons politiques, économiques ou démographiques. On retrouvera cependant ce patronyme de manière suprenante plus d’un siècle plus tard puisqu’en 1435 une femme nommée « Donoye Uten Zacke » est citée parmi les changeurs d’argent à Bruges ![56]


 

VAN COUDEBROUC

Cette famille, aussi orthographiée van Coudenbrouc ou Coudenbrouck, est assez singulière dans l’histoire de la Bruges médiévale. Elle a laissé une vraie trace sur le XIVe siècle brugeois, mais qui n’est due qu’à deux individus dont on n’est même pas certains qu’ils aient un lien de parenté !

Rogier van Coudebrouc émerge sur la scène municipale dans les tumultueuses années qui ont suivi la bataille des éperons d’or, la mise au ban des leliaerts et l’arrivée de nouvelles familles et de nouvelles couches sociales à l’échevinat. Drapier, Rogier sera nommé conseiller en 1306, entamant ainsi une carrière municipale de 15 ans couronnée par deux mandats comme burgermeester de l’échevinat et une fonction de doyen de la Halle en 1310-1311[57]. En 1320 il soutient les tisserands et les foulons qui ont pris le parti de Robert de Béthune et de son fils Robert de Cassel. La défaite de ces derniers a de funestes conséquences pour Rogier dont le domicile est gravement endommagé et qui est poursuivi par les nouvelles autorités municipales. Mais il peut rapidement revenir à Bruges, répit de courte durée cependant puisque de 1323 à 1328 Rogier se soulève de nouveau contre le roi de France et son protégé, le nouveau comte de Flandre Louis de Nevers. Après la défaite des insurgés à la bataille de Cassel en 1328, Rogier doit s’exiler et ses biens sont confisqués, dont le fief qu’il possède dans la commune de Wardaamme[58]. L’exil ne dura pas longtemps mais Rogier n’exercera plus de fonction municipale.

Quasiment immédiatement un autre van Coudebrouc apparaît sur la scène politique, sans qu’on ne sache la nature du lien de parenté qui l’unit à son prédécesseur. Il sera cependant amené à jouer un rôle encore plus grand. Gillis est marchand de vin, bourgeois de Bruges et détenteur d’un fief en 1325. Entre cette date et 1342, il sera surtout 10 fois échevin (le record absolu pour cette période troublée) dont une fois comme bourgmestre, et deux fois conseiller[59]. Alors qu’il était normalement prohibé pour un échevin de conserver sa fonction plusieurs années de suite, Gillis sera membre de l’échevinat de manière ininterrompue de 1325 à 1331, puis de 1333 à 1337 et enfin de 1338 à 1342, en étant conseiller les deux années intermédiaires ! Comment expliquer une position aussi dominante dans une période aussi mouvementée? Puisque les échevins étaient nommés par le comte ou son représentant, on pourrait en déduire que Gillis était un défenseur acharné du pouvoir comtal or rien n’est plus faux.

Après un positionnement modéré pendant les années de lutte pour le pouvoir comtal entre Robert de Cassel et Louis de Nevers, qui lui permit de demeurer membre du collège des échevins pendant toute cette période, Gillis se radicalisa et passa à la postérité pour avoir été à deux doigts de faire prisonnier le comte Louis de Nevers à Dixmude en février 1338, puis avoir été nommé l’année d’après délégué de Jacob van Artevelde à Bruges pendant les années de la domination de ce dernier sur la Flandre occidentale qui avait été divisée en trois « zones d’influence ». A cette époque, un dirigeant municipal n’était pas fait pour rester à l’abri des murs du beffroi et Gillis mena en personne et en plusieurs occasions les troupes brugeoises lors de diverses batailles. En 1343 il récupère également la responsabilité du Franc de Bruges. Après l’assassinat de van Artevelde en 1345 Gillis se maintint au sein du collège des échevins jusqu’en 1348, et c’est en tant que bourgmestre qu’il fut arrêté par les troupes du nouveau comte Louis de Male qui avaient fini par reconquérir Bruges. Condamné à la prison puis banni en 1351, il disparaît de la documentation. S. Espeel, dans son travail de thèse[60] précise cependant que Jan Bonin (fs Jan, fs Wouter) sera exécuteur testamentaire de Gillis en 1360 (probablement du fait du lien familial existant entre eux puisque Jan Bonin était l’époux de Gertrude van de Walle, petite-fille de Gillis).

Gillis était-il le fils de Rogier ? Leur positionnement politique similaire (anglophile et contre le comte de Flandre) ainsi que leur succession dans les offices municipaux pourraient le laisser penser, et pourtant aucune source n’atteste de cette parenté. Pour une notice du fonds Thibaut de Boesinghe, Gillis est au contraire fils de Betremieux[61]. Mon intime conviction est cependant que les deux individus appartiennent à la même famille, Rogier pourrait alors être un oncle paternel de Gillis.


 

VAN DEN BERGHE

La mention d’une relation avec cette famille est on ne peut plus ténue. Elle découle de la présence de l’écu van den Berghe (aux côtés des écus Bave, van de Walle et Meetkerke) sur le monument funéraire regroupant Jacob Bave (+1436) et ses parents Jacob Bave (+1388) et Liegarde van de Walle[62]. Il existe aussi la mention du mariage de Lambrecht van de Walle avec une demoiselle van den Berghe dans la généalogie van de Walle publiée par Gailliard[63]. Enfin, un monument funéraire recensé par Vermeersch nous donne son prénom, Margareta, et sa date précise de décès, le 30 octobre 1348. Son patronyme n’y figure pas mais la mention de son mari confirme qu’il s’agit bien d’elle[64].

Ses armes figurant sur le monument Bave nous permettent de la rattacher à la branche de van den Berghe, plusieurs fois échevins du Franc de Bruges et qui seront ensuite seigneurs de Watervliet à Handzame, mais je n’ai pas pu préciser davantage sa filiation sur la base du peu d’informations disponibles.

 


 

VAN DE WALLE

Dans les documents les plus anciens, le nom de famille est également écrit de Mota ou de le Mote. Pour évaluer l’importance d’un « clan familial » dans la Bruges du Moyen Âge, l’un des marqueurs les plus judicieux est celui du nombre de postes d’échevins. Sur la base de ce critère, il n’est pas exagéré de dire que les van de Walle sont l’une des trois ou quatre familles les plus influentes des XIIIe et XIVe siècles à Bruges.

C’est une famille de marchands drapiers que l’on retrouve dans les archives les plus anciennes. Un chirographe du 2 juin 1276 précise que « Kateline femme de Poels de le Mote et bourgeoise de Bruges » détient une lettre de créance de la part de Jakemes li Cauderlier bourgeois d’Ypres[65]. On retrouve également Walterus de Mota comme membre de la Hanse de Londres en 1297 et Gillis de le Mote comme marchand en Angleterre en 1299. Tout comme les autres familles influentes de la fin du XIIIe siècle, comme les Bonin ou les Loevin, cette activité commerciale internationale se double d’un investissement dans les responsabilités communales. Wouter van de Walle sera échevin en 1262-63. Puis à la génération suivante ce sera le tour de Gillis (fils de Margriete de le Mote) entre 1291 et 1302, Nicolas bourgmestre en 1297-1298, et Gillis (fils de Berthelmeus) entre 1289 et 1314. Comme plusieurs autres familles de leliaerts elle connaîtra une éclipse d’une dizaine d’années après 1302. Il est intéressant de constater que deux Gillis de la famille van de Walle occupent en parallèle les responsabilités municipales les plus élevées, ils sont donc distingués par une mention familiale mais, étonnamment, dans un cas il s’agit du père alors que dans l’autre la référence est celle de sa mère. Sur cette base, M. Speecke fait de Gillis (fils de Margriete van de Walle) l’oncle de Gillis (fils de Berthelmeus) en tentant de réconcilier ces données historiques avec la filiation van de Walle donnée par Gailliard[66]. Je serais moins affirmatif. La carrière municipale des deux Gillis s’effectuant exactement dans les mêmes années je serais plutôt tenté de voir deux individus appartenant à la même génération. D’ailleurs, Gillis (fils de Margriete) sera encore échevin une fois en 1324, il semble dès lors difficile d’en faire l’oncle de Gillis (fils de Berthelmeus) qui débute sa carrière municipale en 1289. Lors de la création de la cavalerie municipale en 1292, les ressources de Gillis, fils de Berthelmeus, dépassent les 3000 livres flamandes, il fait donc partie des citoyens les plus aisés de la ville.

C’est la descendance de ce dernier qui perpétuera le pouvoir de cette famille. Entre 1302 et 1384 D. Van den Auweele a recensé huit van de Walle qui ont exercé la fonction d’échevin (et 55 mandats municipaux au total). Seuls les Bonin feront mieux avec dix individus. Si l’on prend la période 1375-1407 ce sont six individus différents pour 30 sièges de magistrats mais aussi un très grand nombre de responsabilités de moindre importance (fonctions charitables, droits d’accise sur le commerce de certaines matières premières etc.)[67].

Avec les Bonin, les van de Walle sont la seule famille dominante du XIIIe qui le sera encore tout au long du XIVe siècle, mais le XVe marquera leur déclin et ils sont beaucoup moins présents dans les listes d’échevins après 1410. La fin du XIVe et le début du XVe sont marqués à Bruges par des luttes de faction entre patriciens et les van de Walle semblent avoir souvent été du mauvais côté. Ainsi un Gillis van de Walle et sept autres notables seront bannis de Bruges fin XIVe-début XVe siècle au profit de la faction menée par les Honin, les Braderic et les Barbesaen. K.Vanhaverbeke, qui rappelle l’histoire, estime probable que la faction vainqueur voulait s’assurer que la faction rivale ne les concurrencerait pas pour les fonctions du pouvoir municipal, Gillis van de Walle n’a effectivement pas été retrouvé dans ces listes après 1391[68].

Comme de nombreuses autres familles patriciennes, les van de Walle sont à la fois marchands et propriétaires terriens autour de Bruges. Gailliard fait des Vandewalle des seigneurs de Lembeke mais je n’ai pu retrouver d’acte original confirmant cette information. Il donne également une filiation qui, soit contredit les données issues des actes ou donne deux générations qui sont trop anciennes pour apparaître (et être confirmées) dans les archives brugeoises. Ainsi, selon Gailliard, Gilles (fils de Berthelmeus) aurait épousé Avezoete Bonin en 1296. Outre que la date de mariage paraît un peu tardive pour quelqu’un qui était échevin dès 1289, on a vu que Gilles avait plutôt épousé Cateline/Clementia Loevin. Gailliard ne donne pas d’épouse à Berthelmeus mais en fait le fils de Gilles et le petit-fils de Jean et de Catherine Bonin. Je n’ai pas trouvé de données corroborant ces deux dernières générations. Je note cependant que les armes de Gillis van de Walle fils de Berthelmeus incluent trois gerbes, qui sont les armes de la famille Bonin et qui pourraient indiquer effectivement une alliance des van de Walle avec cette famille mais sans que l’on puisse pour autant préciser à quelle génération au-dessus de Gillis. Jusqu’à plus ample information, je considère donc Berthelmeus comme « tige » de la famille, d’autant qu’il a dû être un personnage doté d’un certain relief puisque son souvenir se transmettra à travers les générations et que son petit-fils Lambrecht, échevin de Bruges à plusieurs reprises, sera souvent présenté comme « Lambrecht fils de Gillis, fils de Berthelmeus ».


 

VAN MEETKERKE

Au-delà du nom de Margareta van Meetkerke accolé à celui de son mari sur leur stèle funéraire, ainsi que ses armes sur le monument mortuaire de Jacob Bave +1436[69] je n’ai pas trouvé d’autre information sur cette personne et son ascendance. Il est extrêmement probable qu’elle soit liée à la famille du même nom qui tient la seigneurie de Snellegem[70], donna un conseiller du comte de Flandre Louis de Nevers, des baillis comtaux[71] et plusieurs échevins du Franc de Bruges[72]. Je suggère ce rattachement non pas uniquement pour des raisons de proximité géographique et sociale avec la famille Bave, mais aussi parce que leurs armoiries sont absolument similaires.


 

Conclusion

Au terme de cette étude, il est patent que ces douze familles étudiées sont tout à la fois homogènes en tant que groupe social et représentatives du patriciat qui a dominé Bruges du XIIIe au XVIe siècle.

Homogènes tout d’abord dans leur engagement politique car, à part la famille van Coudebrouc, nous avons essentiellement affaire à des familles dites leliaerts. Philo-anglaises et opposées au comte dans les années 1280 pour des raisons pragmatiques de préservation de leurs marchés d’importation et d’exportation textiles, pro-françaises et encore opposées au comte dans les années 1300 avec toujours l’objectif en tête de préserver leurs libertés personnelles, professionnelles et communales face au pouvoir le plus proche, et donc le plus intrusif, puis enfin graduellement en faveur des ducs de Bourgogne dans le processus de constitution d’un Etat centralisé et structuré qui offrait des débouchés politiques et économiques aux ambitieuses familles de la bourgeoisie, et qui protégeait leur statut face aux visées du « commun ».

Dans ce processus qui les fait passer de défenseurs acharnés de leurs particularismes à acteurs de plein gré du processus centralisateur d’ «unification» des Etats bourguignons, ou du moins d’homogénéisation de leurs élites, ces douze familles sont tout à fait semblables aux autres familles du patriciat.

Elles sont par ailleurs également représentatives dans leur composition: dynasties de marchands et de commerçants, courtiers, hosteliers, ou artisans dans l’industrie du luxe, elles ont mené les mêmes stratégies que les autres groupes familiaux de l’élite brugeoise pour assurer et enraciner leur pouvoir politique, économique et social : fonctions récurrentes au sein de l’échevinat, implication dans les guildes professionnelles, les institutions charitables ou les sociétés élitistes, activités diplomatiques, politique matrimoniale hypergamique et/ou endogame etc.

Ces familles ont façonné et subi tout à la fois tous les épisodes de l’histoire brugeoise de 1250 à 1500. Leur histoire individuelle et collective est aussi l’histoire de Bruges et en cela, pour elles aussi, retracer leur histoire «n’a pas besoin de justification».

 


 

 

 

 

 

 

 

 

L’ASCENDANCE DE JORIS BAVE

 

Les individus sont classés selon la numérotation SOSA. Les dates précédées de « v » sont purement indicatives et destinées à vérifier la cohérence chronologique de l’ensemble.


 

1. Joris BAVE

°v1430  1490

Chapelier, échevin de Bruges, membre de la société de l’Ours Blanc

 

Première génération

 

2. Jacob BAVE

°v1395  23/12/1432 Bruges. Inhumé en l'église St Jacques, chapelle des Pelletiers, auprès de son épouse

Membre de la société de l’Ours Blanc

 

3. Catherina POLTUS

°v1400  25/11/1464 à Bruges (selon son monument funéraire)

 

Deuxième génération

 

4. Jacob BAVE

°v1365  07/08/1436 à Bruges (selon son monument funéraire)

Échevin, trésorier et bourgmestre de Bruges

 

5. Lutgarde BONIN

°v 1370 Elle après son époux et elle est enterrée avec ses parents dans l’église Notre Dame de Bruges

S. Espeel propose 1370 comme date de mariage avec Jacob Bave mais cela semble chronologiquement très difficile, ne serait-ce que pour l’âge qu’elle aurait alors à son décès

 

6. Arnold POLTUS

°v1360  p1413

Courtier et hostelier. Échevin et trésorier de Bruges

 

Troisième génération

 

8. Jacob BAVE

°v1330  23/10/1388 à Bruges. Inhumé en l'église Notre Dame

Trésorier, échevin et bourgeois de Bruges

9. Liegarde van de WALLE

°v1335  1398 (A cette date sa fille Gertrude et son mari Jan van der Beurse héritent de la Patience)

 

10. Jan BONIN

°v1330  1383, probablement assassiné. Certaines sources le donne enterré avec son épouse dans l’église Notre Dame à Bruges, d’autres dans une fosse commune après son assassinat.

Échevin, bourgmestre et bourgeois de Bruges

 

11. Gertrude van de WALLE

°v1330, enterrée dans l’église Notre Dame à Bruges

 

12. Arnold POLTUS

°v1330

Son existence et son prénom sont déduits des sources mentionnées à la notice Poltus

 

Quatrième génération

 

16. Jacob BAVE

°v1295  17/02/1357 Bruges; inhumé auprès de son épouse en l'église du couvent de Sainte Claire à Bruges, dans le chœur

Trésorier de Bruges

 

17. Margareta van MEETKERKE

°v1295 1348 (son année de décès figure sur sa stèle funéraire)

 

18. Lambrecht van de WALLE

°v1295 (dans l’échevinat à partir de 1324)  p1357 (encore dans l’échevinat à cette date)

Échevin, trésorier, bourgmestre et bourgeois de Bruges

 

19. Margareta VANDENBERGHE

°v1300  30/10/1348 (sa date de décès figure sur sa stèle funéraire)

Son patronyme est déduit de la présence de l’écu de cette famille sur le monument funéraire de son petit-fils Bave. Son prénom (sans son nom) figure sur son inscription funéraire

 

20. Jan BONIN

°v1295 (dans l’échevinat à partir de 1324)  p1353 (encore dans l’échevinat à cette date)

Échevin et bourgeois de Bruges

 

21. N… HELDEBOLLE

°v1300

Son prénom n’est pas connu. Elle est mentionnée dans la généalogie van de Walle

 

22. Gillis van de WALLE

°v1300  entre 20/08/1358 et 15/10/1366

 

23. Maergrite van COUDEBROUC

°v1305  p15/10/1366 (présente à un acte des archives de St Jacob à Bruges)

 

24. Arnold POLTUS

°v1300

Il fait déjà partie de la guilde des courtiers en 1339 et il est convoqué par les milices municipales en 1338

 

Cinquième génération

 

36. Gillis van de WALLE

°v1260 (dans l’échevinat à partir de 1289)  p1314 (dernier mandat d’échevin)

Échevin, bourgmestre et gardien des sceaux

 

37. Katherina/Clemencia LOEVIN

°v1270

Elle était absente de la généalogie van de Walle de J.J. Gailliard mais la réalité de son mariage avec Gillis découle de divers actes tirés des comptes de Bruges.

 

40. Wouter BONIN

°v1265 (dans l’échevinat à partir de 1297)  p1313 (dernier mandat d’échevin)

Échevin, bourgmestre et bourgeois de Bruges

 

42. Jan ?? HELDEBOLLE

°v1270

J.J. Gailliard, dans sa généalogie van de Walle, l’appelle Jean. Je pense pour ma part que chronologiquement il s’agit plutôt de Pieter

 

44. Même que 36

 

45. Même que 37

 

46. Gilles van COUDEBROUC

°v1275  v1360 ? (testament à cette date selon S. Espeel)

Marchand de vin, échevin, bourgmestre, bourgeois de Bruges, délégué de van Artevelde à Bruges, puis banni de la ville en 1351

 

Sixième génération

 

72. Betremieux van de WALLE

°v1230

Uniquement mentionné comme père ou grand-père de ses descendants

 

74. Lambrecht l’ancien LOEVIN

°v1230  av1282 (sa fille Clementia est déclarée orpheline à cette date)

 

75. N.. UTEN SACKE ou N.. STIERS

°v1235

On ne sait pas laquelle des deux est la mère de Katerina/Clementia

 

88. Même que 72

 

90. Même que 74

 

 

92. Betremieux van COUDEBROUC ??

°v1245

Uniquement connu par une mention du fonds Thibaut de Boesinghe

BIBLIOGRAPHIE

 

Je suis bien entendu au fait de l’existence des six tomes de Bruges et le Franc de J. J. Gailliard. J’ai néanmoins choisi de ne pas y faire référence ni de retenir certaines filiations suggérées en raison du manque de fiabilité de l’œuvre.

Sources primaires

- L. Gilliodts-van Severen. Inventaire des chartes. Tome I (13e au 16e siècle) dans Inventaire des archives de la ville de Bruges. Bruges. 1871

- L. Gilliodts-van Severen. Coutumes des pays et comté de Flandre. Quartier de Bruges tome premier. Coutume de la ville de Bruges. Bruxelles. 1874

- J. de Saint Genois. Inventaire analytique des chartes des comtes de Flandre avant l'avènement des princes de la maison de Bourgogne. Gand. 1843-1846

- A. Schouteet. Stadsarchief van Brugge. Regesten op de oorkonden. Bruges. 1973-1982

- C. Wyffels. De rekeningen van de stad Brugge, 1280-1319. Bruxelles. 1965-1997

 

Littérature

Ouvrages

- A. Brown et J. Dumolyn. Medieval Bruges. Cambridge University Press. 2018

- F. Buylaert. Repertorium van de Vlaamse adel (ca1350-ca1500). Academia press. 2011

- R. de Roover. Money, banking and credit in mediaeval Bruges: Italian merchant-bankers, Lombards and money-changers: a study in the origins of banking. Mediaeval Academy of America. Cambridge. 1948

- G. Des Marez. La lettre de foire à Ypres au XIIIe siècle. Bruxelles. 1901

- A. Greve. Hansische kaufleute, hosteliers und herbergen im Brügge des 14. und 15. Jahrunderts. Frankfurt. 2011

- H. Nowé. Les baillis comtaux de Flandre des origines à la fin du XIVe siècle. Bruxelles. Hayez. 1928

- M. Lesnikov et W. Stark. Die Handelsbücher des Hildebrand Veckinchusen. Köln. 2013

- J.M. Murray. Bruges, Cradle of Capitalism, 1280–1390. Cambridge University Press. 2005

- E. J. Sellers. Van Hecke allied ancestry. Philadelphia. 1933

- E. Warlop. The flemish nobility before 1300. Courtrai. 1974-1976

 

Articles

- A. Bardoel. The urban uprising at Bruges 1280-1281. Some new findings about the rebels and the partisans. Revue belge de philologie et d'histoire. Tome 72. Fasc. 4. 1994

- T. A. Boogaart. Reflections on the Moerlemaye: revolt and reform in late medieval Bruges. Revue belge de philologie et d’histoire. Tome 79. Fasc. 4. 2001

- A. Brown. Urban jousts in het Later Middle Ages: the White Bear of Bruges. Revue belge de philologie et d'histoire. 2000

- F. Buylaert. La noblesse urbaine à Bruges (1363-1563). Naissance d’un nouveau groupe social ? dans T. Dutour (éd.) Les nobles et la ville dans l’espace francophone, Pu Paris-Sorbonne, 2010

- F. Buylaert, W. de Clercq et J. Dumolyn. Sumptuary legislation, material culture and the semiotics of “vivre noblement” in the county of Flanders (14th-16th centuries). Social History. Vol. 36. 2011

- R. Castelain. Enkele lenen in Bellegem en Outryve. XVIe en XVe eeuw, De Leiegouw. XXX. Volume 4. 1988

- W. De Clercq, J. Dumolyn and J. Haemers. Vivre noblement: material culture and elite identity in Late medieval Flanders. The Journal of Interdisciplinary History. Vol. 38.  No. 1. 2007

- J. de Smet. Oorkonden en Mededelingen. Brugse Leliaards gevlucht te Sint-Omaars van 1302 tot 1305. Handelingen van het Genootschap voor Geschiedenis te Brugge. 1952

- J. Dumolyn et J. Haemers. Patterns of urban rebellion in medieval Flanders. Journal of medieval history. 2005

- J. Dumolyn. Nobles, patricians and officers: the making of a regional political elite in late Medieval Flanders. Journal of social history. 2006

- J. Dumolyn. Une idéologie urbaine « bricolée » en Flandre médiévale : les Sept portes de Bruges dans le manuscrit Gruuthuse (début du XVe). Revue belge de philologie et d'histoire. 2010

- F. Hooghe. Dwalende tempeliers en klagende hospitaalridders: het lot van de tempeliers in het graafschap Vlaanderen (1284‐1332). Tijdschrift voor geschiedenis en familiekunde in de Vlaamse en Franse Westhoek, XXXI. Numéro 1. 2015

- J. A. Mertens. Les confiscations dans la châtellenie du Franc de Bruges après la bataille de Cassel. Bulletin de la commission royale d’histoire. Académie royale de Belgique. Tome 134. 1968

- J. Noterdaeme. Het oosthof te Snellegem. Actes de la Société d'histoire et d'archéologie de Gand. nouvelle série. X. 1956

- J. M. Richard. Brugeois fugitifs ou bannis à Saint Omer à la suite d’une émeute au XIVe siècle dans E. Vandenbussche. La Flandre. Revue des monuments d’histoire et d’antiquités. Bruges. 1876

- C. Wyffels. Een XIIIde eeuwse gerechtszaak (1290-1296) de erfenis van Jan van der Beurse, poorter van Brugge (+1270). Bulletin de la commission royale d’histoire. 1958

- C. Wyffels. Nieuwe gegevens betreffende een XIIIde eeuwse «democratische» stedelijke opstand: de Brugse «Moerlemaye » (1280-81). Bulletin de la commission royale d’histoire. 1966

Répertoires épigraphiques

- J. B. de Béthune. Epitaphes et monuments des églises de la Flandre au XVIe. 3 parties: Oost Flandre, West Flandre et Franc de Bruges. Bruges. de Plancke. 1897-1900

- J. J. Gailliard. Inscriptions funéraires et monumentales de la Flandre occidentale. Arrondissement de Bruges.3 parties. Bruges. 1866-1867

- V. Vermeersch. Grafmonumenten te Brugge voor 1578. 3 volumes. Bruges. 1976

 

Travaux universitaires

- L. Bervoets. Een wereld in verandering: de sociale structuur van de stedelijke maatschappij te Brugge in de 12de en 13de eeuw. Een prosopografische studie van de Bruggelingen tot 1280. Universiteit Gent. 2015

- S. Espeel. De Brugse stadsmagistraat in de late 14de eeuw. Een prosopografische studie voor de periode 1359-1375. Universiteit Gent. 2016

- K. Hilderson. Schepenbank en patriciaat te Brugge voor 1302. KUL. 1955

- S. Kesteloot. De positie van de Adornes in Brugge: aan de hand van hun huwelijken en enkele kennissen (eind 13de eeuw-ca1512). KUL. 2015

- M. Lenoir. De politieke verhoudingen in Brugge tossen 1328 en 1361. Universiteit Gent. 2013

- A. Mattheus. Prosopografie van het Brugse stadsbestuur 1467-1477. Universiteit Gent. 2011

- M. Speecke. De politieke orde van Brugge 1302-1329. Een prosopografische studie van de stadsmagistraat. Universiteit Gent. 2016

- D. Van den Auweele. Schepenbank en schepenen te Brugge 1127-1384. KUL. 1977. 2 tomes

- K. Vanhaverbeke. Het stadsbestuur in Brugge in de periode 1375-1407: social-institutionele benadering aan de hand van een prosopografische methode. KUL. 1996-97

- B. Verbist. Traditie of innovatie? Wouter Ameyde, een makelaar in het laatmiddeleeuwse Brugge 1498-1507. Universiteit Antwerpen. 2014

- S. Vercruyce. Sociale differentiatie in de begrafeniscultuur van laatmiddeleeuwse elites in het Brugse Vrije (1350-1500). Universiteit Gent. 2010

 

Ressources en ligne

Manuscrit De Hooghe                 

 https://erfgoedbrugge.be/

Site d’Andries Van den Abeele

 http://www.andriesvandenabeele.net/

Base prosopographique de L. Bervoets http://www.genootschapvoorgeschiedenis.be/nl/Documentatie 

 

 

Cet article a connu une longue maturation et a, au cours de toutes ces années, bénéficié de l’aide et des conseils de plusieurs chercheurs. Parmi celles-ci et ceux-ci je tiens tout particulièrement à remercier les Professeurs J. Dumolyn et P. Stabel pour leurs orientations bibliographiques, L. Bervoets et M. Speecke pour m’avoir donné un accès immédiat et sans restrictions à leurs très riches bases prosopographiques, ainsi que la bibliothèque de la KUL pour m’avoir fourni la copie numérique de nombreux travaux de thèse.

 

Les compléments et corrections peuvent être envoyés à l’adresse antoinebarbry@gmail.com



[1] A. Brown et J. Dumolyn, Medieval Bruges, Cambridge University Press, 2018

[2] J.M. Murray, Bruges, Cradle of Capitalism, 1280–1390, Cambridge University Press, 2005

[3] Voir les différentes thèses universitaires recensées dans la bibliographie.

[4] Documents administratifs exprimant la volonté du roi d’Angleterre sur toute une série de questions d’intérêt public.

[5] Voir ainsi l’ensemble des travaux de Christian Settipani sur la continuité des élites, certains articles disponibles sur https://cfeb.academia.edu/ChristianSettipani

[6] A. Van den Abeele, Het ridderlijk gezelschap van de Witte Beer, Bruges, 2000. Consultable en ligne à l’adresse http://www.andriesvandenabeele.net/AndriesVandenAbeele/AVDA293.htm  (consultation le 5 février 2020)

[7] Voir entre autres W. De Clercq, J. Dumolyn and J. Haemers, Vivre noblement: material culture and elite identity in Late medieval Flanders, The Journal of Interdisciplinary History, 2007 et F. Buylaert, W. de Clercq et J. Dumolyn, Sumptuary legislation, material culture and the semiotics of “vivre noblement” in the county of Flanders (14th-16th centuries), Social History, 2011

[8] A. Van den Abeele, op. cit.

[9] D. Van den Auweele, Schepenbank en schepenen te Brugge 1127-1384, KUL, 1977, 2 tomes ; K. Hilderson, Schepenbank en patriciaat te Brugge voor 1302, KUL, 1955; bases prosopographiques de L. Bervoets et M. Speecke (voir bibliographie)

[10] Voir plus loin la notice van Meetkerke de cet article.

[11] V. Vermeersch, Grafmonumenten te Brugge voor 1578, 3 volumes, Bruges, 1976, p. 42

[12] Une responsabilité qui n’était octroyée qu’aux bourgeois les plus aisés puisque, comme le rappelle A. Van den Abeele, le trésorier de la commune mettait en garantie ses propres biens pour le bon exercice de sa fonction.

[13] A. Van den Abeele, op. cit.

[14] L’hostelier était bien plus qu’un aubergiste, il s’agissait d’un intermédiaire qui fournissait une assistance juridique, logistique et financière indispensable à l’activité des marchands étrangers à Bruges. Le courtier se concentrait lui essentiellement sur le volet financier.

[15] J. Haemers, For the Common Good: State Power and Urban Revolts in the Reign of Mary of Burgundy (1477-1482), Brepols, 2009, p. 175

[16] Le « forestier » est le membre de la société qui est élu pour un an et doté par la ville d’une somme d’argent pour organiser le tournoi de l’année. Le nom est une réminiscence des forestiers, ancêtres légendaires des comtes de Flandre. Voir à ce sujet J. Dumolyn, Une idéologie urbaine « bricolée » en Flandre médiévale : les Sept portes de Bruges dans le manuscrit Gruuthuse (début du XVe), Revue belge de philologie et d’histoire, 2010

[17] F. Buylaert, La noblesse urbaine à Bruges (1363-1563). Naissance d’un nouveau groupe social ? dans T. Dutour (éd.) Les nobles et la ville dans l’espace francophone, Pu Paris-Sorbonne, 2010

[18] Voir sur ce thème J. Dumolyn, Nobles, patricians and officers : the making of a regional political elite in late medieval Flanders, Journal of social history, Volume 40, Numéro 2, Oxford University Press, 2006

[19] L. Gilliodts-van Severen, Inventaire des chartes. 1e série. XIIIe au XVIe siècle. Tome premier. acte 113, pp. 59-62 dans Inventaire des archives de la ville de Bruges, Bruges, 1871. Cet acte, inestimable pour l’histoire du patriciat brugeois, est consultable en ligne à l’adresse https://books.google.ch/books?id=L94_AAAAYAAJ&pg=PA61&dq=de+le+mote+bonin+bruges&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwjAqMz8ofbmAhUzIMUKHQJ8At4Q6AEIOzAC#v=onepage&q=de%20le%20mote%20bonin%20bruges&f=false  (consultation 5 février 2020)

[20] Les « fleurs de lys » qui étaient donc les partisans du roi de France s’opposant au comte de Flandre.

[21] Jan Bonin (fs Jan fs Wouter) sera, en tant que bourgmestre, l’un des neuf représentants de la ville au mariage, en 1369 à Gand, de Philippe le Hardi et Marguerite de Flandre qui fait entrer la région dans le giron bourguignon.

[22] Citation tirée de l’ouvrage Medieval Bruges op. cit. p. 110

[23] Un Jan Bonin sera bailli de Courtrai de 1372 à 1374 (voir H. Nowé, Les baillis comtaux de Flandre des origines à la fin du XIVe siècle, Bruxelles, 1928, p. 397). Dans sa thèse, Sociale differentiatie in de begrafeniscultuur van laatmiddeleeuwse elites in het Brugse Vrije (1350-1500), Universiteit Gent, 2010, S. Vercruyce estime qu’il s’agit de l’échevin Jan (fs Jan fs Wouter), je suis pour ma part plus dubitatif car aucun élément au-delà de leur prénom excessivement commun ne permet, à ma connaissance, de lier les deux personnages.

[24] A. Van den Abeele, Brugge : monumenten in hoogste nood, Het Nieuwsblad, 1999. A lire en ligne à l’adresse http://www.andriesvandenabeele.net/AndriesVandenAbeele/Brugge_mon_nood.htm  (consultation le 5 février 2020)

[25] A.Barbry, Une plongée dans le patriciat yprois : une ascendance de Wulf dans Nord Généalogie n. 257, Lille, 2020

[26] Sous le nom de « Walter Godrik »

[27] V. Vermeersch. op. cit. p.61

[28] Plus d’informations sur ce personnage dans R. de Roover, Money, banking and credit in mediaeval Bruges: Italian merchant-bankers, Lombards and money-changers: a study in the origins of banking, Mediaeval Academy of America, Cambridge, 1948, p. 188-190

[29] R. de Roover, op. cit.

[30] Voir généalogie van de Walle dans J.J. Gailliard, Inscriptions funéraires et monumentales de la Flandre Occidentale. Arrondissement de Bruges, Tome premier, 3e partie, Bruges, 1867, p. 136

[31] Sa notice prosopographique dans la thèse de S. Espeel, De Brugse stadsmagistraat in de late 14de eeuw. Een prosopografische studie voor de periode 1359-1375, Universiteit Gent, 2016

[32] Thèse de D. Van den Auweele op. cit.

[33] Thèse de M. Speecke, De politieke orde van Brugge 1302-1329. Een prosopografische studie van de stadsmagistraat, Universiteit Gent, 2016

[34] L. Gilliodts-van Severen, Coutumes des pays et comté de Flandre. Quartier de Bruges tome premier. Coutume de la ville de Bruges, Bruxelles, 1874. p. 519. Voir en ligne à https://books.google.fr/books?id=W3rZQtGf08UC&pg=PA519&dq=loevins%2Bdu+sac&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwjMnbaAt6HnAhV6RhUIHYdEDJIQ6AEIPzAC#v=onepage&q=loevins%2Bdu%20sac&f=false  (consultation le 5 février 2020)

[35] A. Schouteet, Stadsarchief van Brugge. Regesten op de oorkonden, Bruges, 1973-1982 et C. Wyffels, De rekeningen van de stad Brugge, 1280-1319, Bruxelles, 1965-1997

[36] 1318-1319: "Jacoppe, Lambrecht Loevijns wese bi Jans zuster huten Sacke, 148 lb." (C. Wyffels, Rekeningen, II, 2, p. 1681) et “(…)soror Johannis ex Sacco” (C. Wyffels, Rekeningen, I, 1, p. 897)

[37] C. Wyffels, De rekeningen …. p. 124

[38] Mention dans la thèse de K. Hilderson op. cit.

[39] J. M. Richard, Brugeois fugitifs ou bannis à Saint Omer à la suite d’une émeute au XIVe siècle dans E. Vandenbussche, La Flandre. Revue des monuments d’histoire et d’antiquités, Bruges, 1876, et J. de Smet, Oorkonden en Mededelingen. Brugse Leliaards gevlucht te Sint-Omaars van 1302 tot 1305. Handelingen van het Genootschap voor Geschiedenis te Brugge. 1952

[40] Medieval Bruges op. cit., p. 109

[41] Base prosopographique de L. Bervoets consultable à l’adresse http://www.genootschapvoorgeschiedenis.be/nl/Documentatie

[42] F. Buylaert, La noblesse urbaine à Bruges, op. cit.

[43] C. Wyffels, Nieuwe gegevens betreffende een XIIIde eeuwse «democratische» stedelijke opstand : de Brugse «Moerlemaye» (1280-81), Bulletin de la commission royale d’histoire, 1966, p.79

[44] Je remercie chaleureusement F. Hooghe pour m’avoir procuré la publication de référence sur le sujet, C. Wyffels, Een XIIIde eeuwse gerechtszaak (1290-1296) de erfenis van Jan van der Beurse, porter van Brugge (+1270), Bulletin de la commission royale d’histoire, 1958

[45] C. Wyffels, Een XIIIde eeuwse gerechtszaak... p. 585

[46] Actes concernant Jean du Sac, bourgeois de Bruges, dans baron J. de Saint Genois, Inventaire analytique des chartes des comtes de Flandre, Gand, 1843-1846. Consultables en ligne à https://books.google.fr/books?id=SVFfAAAAcAAJ&pg=PA210&dq=jean+du+sac%2Bbruges&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwinrrvox6HnAhUxoXEKHfaDDocQ6AEIMjAB#v=onepage&q=jean%20du%20sac%2Bbruges&f=false  (consultation le 5 février 2020)

[47] Traduction personnelle d’un passage visible en ligne de l’ouvrage de W. von Stromer, Nürnberger Unternehmer im Karpatenraum: ein oberdeutsches Buntmetall-Oligopol 1396-1412, 1968. pp. 644-651. On retrouve par ailleurs son nom dans des archives catalanes ou italiennes concernant des activités commerciales avec Bruges.

[48] A. Greve, Hansische kaufleute, hosteliers und herbergen im Brügge des 14. und 15. Jahrunderts, Frankfurt, 2011

[49] « Le 28/09/1412, Arnould Poltus, en sa qualité de courtier, et Everard Boc, comme vendeur principal du quart de l'héritage lui dévolu par le décès de Pierre van Ychteghem le jeune (…) »  dans L. Gilliodts-Van Severen. Coutumes…. p. 463. On trouve aussi plusieurs mentions d’Arnoud Poltus (ou Poltes) autour de 1411 dans M. Lesnikov et W. Stark, Die Handelsbücher des Hildebrand Veckinchusen, Köln, 2013

[50] A. Greve op. cit.

[51] Base prosopographique de L. Bervoets op. cit.

[52] Voir les références bibliographiques citées à ce sujet dans la notice consacrée à la famille Loevin

[53] Base prosopographique de M. Speecke (non publique)

[54] Base prosopographique de L. Bervoets op. cit.

[55] Voir F. Hooghe, Dwalende tempeliers en klagende hospitaalridders: het lot van de tempeliers in het graafschap Vlaanderen (1284‐1332), Westhoek, 2015, p.17

[56] R. de Roover op. cit. p. 171

[57] Notice prosopographique le concernant dans la thèse de M. Speecke, op. cit.

[58] Voir J. A. Mertens, Les confiscations dans la châtellenie du Franc de Bruges après la bataille de Cassel, Bulletin de la commission royale d’histoire, Académie royale de Belgique, Tome 134, 1968, p. 275. Waardamme-Oostkamp et Ruddervoorde doivent être les lieus d’origine de la famille puisque celle-ci tire son nom du fief Hof te Coudebrouc et de la seigneurie du même nom à cheval sur les deux communes.

[59] Thèse de M. Lenoir, De politieke verhoudingen in Brugge tossen 1328 en 1361, Universiteit Gent, 2013

[60] Thèse de S . Espeel, op. cit.

[61] Boesinge b1/354 «Tristam esp; Isabelle de Walle et fille de la fille de Gilles de Coudenburch ledit Gilles estoit fils de Bertremieux ». Communication de Lorette van Waesberghe

[62] En voir la représentation dans J.J. Gailliard, Inscriptions funéraires et monumentales de la Flandre occidentale. Arrondissement de Bruges, Tome premier, Bruges, 1866, p. 323

[63] Voir généalogie van de Walle in J.J. Gailliard. Inscriptions funéraires et monumentales de la Flandre Occidentale. op. cit.

[64] V. Vermeersch op. cit. p. 42

[65] G. Des Marez, La lettre de foire à Ypres au XIIIe siècle, Bruxelles, 1901, p. 157

[66] dans J.J. Gailliard. Inscriptions funéraires et monumentales de la Flandre Occidentale. op. cit.

[67] Thèse de K. Vanhaverbeke, Het stadsbestuur in Brugge in de periode 1375-1407: social-institutionele benadering aan de hand van een prosopografische methode, KUL, 1996-97

[68] Thèse de K. Vanhaverbeke, op. cit.

[69] En voir la représentation dans J.J. Gailliard, Inscriptions funéraires et monumentales de la Flandre occidentale. Arrondissement de Bruges, Tome premier, Bruges, 1866, p. 323

[70] Voir F. Buylaert, Repertorium van de Vlaamse adel op. cit. p. 474. F. Buylaert les décrit par ailleurs comme une famille de baillis appartenant à la noblesse moyenne dans La noblesse urbaine à Bruges… p. 265

[71] Voir H. Nowé, op. cit. pp. 379, 397, 401-405

[72] Voir à leur sujet l’article de J. Noterdaeme, Het oosthof te Snellegem, Actes de la Société d'histoire et d'archéologie de Gand, 1956