Auteur précoce, Christian Settipani a fait une entrée fracassante dans le monde des généalogistes au milieu des années 80. Ses travaux érudits et éclectiques sur les familles de l'Antiquité jusqu'à l'an mil (parmi lesquels « Nos ancêtres de l’antiquité », « Les ancêtres de Charlemagne » ou encore « La Préhistoire des Capétiens ») sont depuis lors devenus des références incontournables tant pour les historiens chevronnés que pour le grand public, et cela bien au-delà des frontières françaises.
NDLR: Cet entretien a été publié dans le numéro de mai 2011 de "Nord Généalogie", la revue du Groupement Généalogique de la Région Nord
Une froide journée de décembre… Je me rends en lointaine banlieue parisienne pour rencontrer Christian Settipani, généalogiste et historien des « siècles obscurs ». Je suis impatient de rencontrer celui dont nul généalogiste travaillant sur les familles du Moyen Âge ne peut ignorer les travaux …
Tout simplement en recevant comme cadeau « L'Iliade et l'Odyssée » quand on est jeune. J’ai cherché à développer les généalogies qui s’y trouvent et, en descendant de proche en proche, je suis arrivé aux « siècles obscurs »...
Comme leur nom l'indique, les "siècles obscurs" pâtissent du manque criant de sources pour reconstruire en profondeur et en largeur les filiations de cette époque. Comment fais-tu pour surmonter cet obstacle?
Ce n’est pas forcément un obstacle. Il y a peu de sources mais elles existent. Quand il y a un grand nombre de sources il faut les trier, c’est une difficulté en soi. Alors que lorsqu’il y en a beaucoup moins, on apprend très vite à en extraire tout le jus et la moindre parcelle d’information, c’est cela le métier de l’historien.
Un chercheur travaillant sur ces périodes travaille finalement davantage à partir de chroniques rédigées par des acteurs ou spectateurs de l'histoire que sur des actes légaux ou commerciaux comme le fait le généalogiste traditionnel. De plus, les sources ne sont pas nombreuses pour les périodes les plus anciennes. Dès lors, comment fais-tu pour évaluer la fiabilité d'une source?
Contrairement à ce que tu dis, il y a aussi des actes du quotidien pour les périodes obscures, inscriptions ou morceaux de tesson comportant des actes notariés. Quant aux sources littéraires, elles sont certes rédigées le plus souvent tardivement par rapport aux évènements qu’elles décrivent, mais encore une fois c’est le métier de l'historien de distinguer dans ces sources ce qui est peut être retenu ou pas. C’est un travail très long, qui s’étend sur plusieurs siècles, où l’on compare ces sources à tout ce que l’on connaît déjà sur ces périodes, pas simplement sur le plan généalogique mais aussi sur les plans culturel ou social, pour voir si ce que ces sources racontent est fiable ou ne l’est pas.
Pour te donner un exemple, on a mis des siècles à savoir si ce que racontait Homère dans « l’Iliade et l’Odyssée » correspondait ou pas à ce que pouvait être la vie à l’époque mycénienne qu’il était censé décrire. Globalement non, mais un petit peu quand même. Pour continuer avec l’exemple de « l’Iliade », c’est un récit mythologique peuplé de généalogies. Depuis 1800, on pensait que ce n’était que des fadaises. Mais aujourd’hui on est beaucoup plus prudent: on a montré que la ville de Troie existait bien, on a retrouvé des textes hittites qui décrivent les tensions dans la région à cette période avec un roi de Troie de l’époque qui s'appelait Alexandre, tout comme: Alexandre Paris dans « l'Iliade ». Dans « l’Iliade » aussi il y a des choses qui peuvent être gardées même si tous les héros ne sont pas authentiques. C’est le travail de l’historien de prendre tous les textes à sa disposition, y compris les poèmes épiques, et de les confronter aux autres sources pour voir si quelque chose peut en être retenu ou pas.
Peut-on définir un moment à partir duquel un faisceau d'indices permet une conclusion, ou doit-on se résigner aux limites de "l'intime conviction"? La généalogie doit-elle aussi être la recherche créative de solutions et d'hypothèses?
Les recherches sont une intime conviction ! Je lis des critiques qui disent « ce n’est sûr parce que l’on n’a pas suffisamment d’indices ». En réalité, quand on ne fait que cela pendant des dizaines d’années, qu’on est confronté aux recherches universitaires, on arrive à obtenir une intime conviction, même si elle ne remplacera jamais une preuve. Une intime conviction n’est pas non plus synonyme de précision, elle concerne plus souvent une parenté plutôt qu'une filiation précise.
Je me définirez comme quelqu’un d’assez conservateur en généalogie contrairement à ma réputation: je suis très attaché à ce qu'ont fait mes prédécesseurs et considèrent qu’ils ont bien réfléchi aux questions. Je n’imagine pas des choses complètement farfelues ou complètement novatrices. Mais même comme cela, il est tout de même possible de faire des progrès et aller au-delà de ce qui a été prouvé sans chercher des solutions fantaisistes. Simplement, en tenant compte de toutes les sources possibles qui sont à disposition, ce que n’ont pas toujours fait les gens qui nous ont précédé, et surtout en surmontant les barrières créées entre certaines époques ou domaines de recherches (médiévistes/antiquisants, Gaule/Espagne). Il faut être capable de lire aussi bien des sources médiévales que des sources antiques, de connaître aussi bien l’histoire hispanique que mérovingienne, cela permet de franchir les frontières sans révolutionner ce qui a déjà été fait de part et d’autre de celles-ci.
Y a-t-il selon toi des "qualités" qui font un "bon" généalogiste? Et le généalogiste d'avant l'an mil utilise-t-il les mêmes méthodes que le généalogiste des registres paroissiaux et fonds notariés?
Des qualités non, il s’agit juste d’une question de formation. Il y a trop souvent des gens qui n'ont pas la formation historique nécessaire et qui se piquent de généalogie. Mais s’ils prennent le temps de se former, ils peuvent devenir de bons chercheurs. Il y a aussi des historiens confirmés qui ne prennent parfois pas le temps lorsqu’ils rédigent les parties généalogiques de leurs travaux. Ce n’est pas là un problème de formation ou de compétences mais plutôt un manque d'intérêt pour une discipline jugée parfois secondaire. Pourtant, la généalogie joue un rôle dans l’établissement de chronologies, dans l’établissement de certains faits sociaux. Elle ne doit pas être plus méprisée que n’importe quelle autre composante de l’histoire.
Et pour répondre à la deuxième partie de ta question, non, le généalogiste d’avant l’an mil n’utilise pas les mêmes méthodes, car ce ne sont pas les mêmes sources, et pas les mêmes langues le plus souvent.
Ton travail est autant une recherche historique et sociologique que généalogique. Tu collabores d'ailleurs avec plusieurs universitaires (dont un laboratoire du CNRS) et participe régulièrement à des colloques historiques. Est-ce qu'avoir une connaissance et une compréhension des mécanismes de l'histoire et de la sociologie aide le généalogiste? Et quelle est, à l'inverse, la contribution que la généalogie peut apporter à la recherche historique et sociologique?
Pour moi, la connaissance de l'histoire est complètement indispensable, la connaissance des mentalités et faits sociaux de la période que l’on étudie en généalogie, c'est un minimum ! On peut se former en suivant des cours, en écoutant des professeurs, en lisant des livres. C’est ce que j’ai moi-même fait avant de commencer à rédiger mes propres ouvrages.
La première contribution historique de la généalogie c’est celle de fixer la chronologie. Les premiers textes chronologiques de l'humanité sont souvent généalogiques. On fixe un évènement dans le temps en disant « cela se passait du temps du père de mon père.. » La généalogie était aussi utilisée pour asseoir le pouvoir d'une classe sociale qui revendiquait son pouvoir du fait de l’héritage qu’elle avait reçu des dieux ou de ses ancêtres rois. La généalogie joue enfin un rôle important pour les ethnologues pour comprendre les comportements sociaux, car les liens familiaux sont les premiers liens sociaux.
Dans le cadre de certains projets très précis, la généalogie a contribué au traçage de la transmission de maladies génétiques. Beaucoup pensent que la génétique va aussi révolutionner les recherches généalogiques. Quelle est ton opinion sur le sujet? La génétique peut-elle contribuer aussi à faire avancer les recherches généalogiques sur les siècles lointains?
Pour les rapports entre généalogie et génétique, c’est autre chose. Pour les siècles obscurs, la généalogie est un fait social plutôt qu'un lien génétique: untel était reconnu par la société comme fils d'un autre. Il est de toute façon très difficile de faire de la généalogie biologique sans les restes des personnages concernés. On peut espérer que généalogie sociale croise généalogie biologique mais c'est un vœu pieux.
Il y a eu des recherches en Italie menées par le CNRS sur la transmission d'une maladie dans un village dont les registres paroissiaux étaient très bien tenus et où les manifestations physiques de la maladie étaient mentionnés, et les recherches ont montré que les enfants héritant de cette maladie étaient nés de parents dont ni l’un ni l’autre ne l’avaient ! Et cela au sein d’un village plutôt conservateur de l’Italie chrétienne…
Des progrès généalogiques par le biais de la génétique, c'est aussi possible, même si le problème reste de retrouver des restes humains pour pouvoir s’appuyer sur quelque chose. Un exemple récent vient de démontrer un apport possible de la génétique à la généalogie: la filiation de Toutankhamon est désormais connue alors que cela avait l’objet de débats passionnés depuis 150 ans. Désormais, et grâce à la génétique, nous savons ce qu’il en est.
Il y a aussi eu des recherches sur des populations de l'Italie du Nord pour mesurer la continuité de l'habitat de l’époque moderne jusqu’à l’Antiquité. Il se trouve que la génétique prouve la discontinuité des populations, contrairement à l’idée reçue d’un enracinement de l’habitat.
Après, pour des recherches individuelles pour savoir si l’on descend de tel Roi ou tel pharaon, là je suis beaucoup plus réservé sur l’apport de la génétique. A supposé même que l’ADN prouve que l’on descend de Ramsès il manquera toujours 60 générations dans l’intervalle… A ce niveau la génétique est plus utilisée pour flatter certaines vanités personnelles.
La colonne vertébrale de ton travail des dernières années est "la continuité des élites" à travers les différentes époques. Peux-tu nous en dire plus sur la continuité ou non qui a prévalu au nord de Paris, zone géographique qui nous intéresse en priorité? Y a-t-il eu mélange entre élite gallo-romaine et franque, ou les Francs ont-ils purement et simplement remplacé leurs prédécesseurs? Les élites carolingiennes sont-elles principalement d'origine "germanique"? Plus généralement, nous savons ce que nous devons culturellement à notre passé gréco-romain, mais nous ont-ils "légué quelque chose généalogiquement"?
Quand on imagine les invasions telles qu’on les a apprises à l’école, on voit des hordes de barbares qui déferlent en Gaule, mais ce n’est pas cela. Ce n’est l’arrivée que de quelques milliers de gens qui ne remplacent pas la population locale. L’élément principal de la population reste inchangé. D’ailleurs, le concept même d’ « invasion germanique » est aujourd’hui récusé par les historiens, mais c’est un autre débat…
Pour les élites, le seul groupe social sur lequel on puisse réellement travailler et c’est pourquoi je m’y intéresse, les élites gallo romaines ne sont pas du tout écartées: Un exemple célèbre est celui de la famille de Saint Rémi de Reims, famille romaine, dont beaucoup exerceront d’éminentes fonctions civiles et militaires sur plusieurs générations.
Les élites carolingiennes c'est la fusion des aristocraties de diverses origines. Ces gens là se reconnaissaient comme membres d'une classe sociale supérieure et, à part pour des raisons légales de transmission de biens (quel droit devait s’appliquer ?), l’origine importait peu.
Bien entendu, pour des raisons politiques évidentes, les principaux chefs militaires de Clovis étaient plutôt germaniques. Mais les populations conquises avaient elles des postes importants dans la hiérarchie civile et ecclésiastique. Sur le plan du pouvoir, cela se valait puisque ce sont eux qui dirigeaient les cités, ce n’était pas rien.
Cet entretien va être publié dans la principale revue généalogique du nord de la France. Ses lecteurs sont essentiellement intéressés par cette zone géographique. Je me devais donc de te poser quelques questions sur le sujet! Pour commencer, peut-on estimer raisonnablement qu'en raison de leur proximité géographique des centres de pouvoir franc (Tournai) ou carolingien (Saint Denis, Aix la Chapelle), un généalogiste dont les origines seraient du nord et de la Belgique, aurait statistiquement plus de chance de descendre de Charlemagne?
Non je ne crois pas. Le sang de Charlemagne s'est répandu très vite partout (au nord de l'Italie par exemple), et par ailleurs, les carolingiens se déplaçaient beaucoup. Donc je ne pense pas qu’il y ait une plus forte probabilité de descendre de Charlemagne en venant du nord de la France.
Par contre, on la chance d'avoir beaucoup de renseignements sur les familles comtales du nord de la France et de la Belgique actuelle. Vanderkindere[1] par exemple cherche à énumérer et classer ces familles. On a également une documentation abondante grâce aux chartes, aux chroniques, ou aux témoignages historiques. Et une bonne partie de la littérature généalogique médiévale commence au nord de la Gaule. Elle commence par les familles royales, puis ducales, mais assez rapidement traite aussi de familles de moindre importance. On a là des documents d'une richesse exceptionnelle que l’on n’a pas forcément dans d’autres régions.
Plusieurs historiens français (comme Feuchère) ou belges (comme Warlop) ont cherché à combiner sociologie et généalogie pour les familles de Flandre (belge et française) et d'Artois. Warlop notamment a montré que dans le Nord, encore plus que dans la France méridionale, on est noble parce qu'on est né noble, et que les nobiles de Flandre des XIe et XIIe siècle ne sont pas des "hommes nouveaux" mais les descendants des viri illustres (les plus grandes familles) de l'époque carolingienne. Tes recherches ont-elles permis de confirmer ou d'infirmer cette théorie? Peut-on parler d'une spécificité particulière des familles du nord à cet égard ou pas?
Il faut faire très attention, car c’est un débat historiographique avant tout. Périodiquement, il y a une mode qui consiste à dire, il n’y a pas de continuité, la noblesse est une noblesse nouvelle (c’était par exemple la thèse de Marc Bloch), puis une nouvelle génération d’historiens arrive et dit l’inverse « pas du tout la haute noblesse provenait en droite ligne des Carolingiens ». Aujourd’hui, on en est à dire que c’est un petit peu des deux. Majoritairement, les aristocrates du Moyen Âge classique se rattachaient à des familles plus anciennes avec quelques ouvertures. Quand on voit apparaître des familles nouvelles, ce sont souvent des cadets de familles plus anciennes. Mais on a tout de même des exemples documentés de familles complètement nouvelles, le meilleur exemple étant la famille des comtes d'Anjou, qui finiront sur le trône d’Angleterre, dont on est à peu près sûrs que leurs origines étaient relativement modestes, c'est-à-dire qu’elles venaient du niveau inférieur de l'aristocratie.
Maintenant, il faut aussi se rappeler qu’il y avait une frontière très floue au Moyen Âge au nord de la Gaule entre paysans riches et aristocrates pauvres. Etre un homme libre était déjà une certaine forme de noblesse par rapport à l’immense majorité de la population qui était d’origine servile. Si l'on s'entend bien sur le terme de noblesse, il y a donc certainement une assez grande continuité en effet. Cependant, on parle aujourd’hui plus d’élites que de noblesse.
Peux-tu brièvement nous rappeler quelles sont les sources essentielles qu'un généalogiste nordiste intéressé par les siècles anciens devrait consulter?
Là, le Nord ne se distingue pas des autres régions de France. Il y a deux types de sources essentielles :
- Littéraires, qui ne sont pas forcément des ouvrages d'histoire (chroniques, vies de saints, poésie) ;
- Diplomatiques (chartes contenant les actes notariés qui assurent la transmission ou la vente d'un bien ou d'une charge).
Une bonne partie de ces chartes a été détruite, mais une partie des copies conservées dans les monastères nous est parvenue, essentiellement les chartes choisies par les moines (celles qui permettaient, plusieurs années après leur transmission, de pouvoir justifier la propriété des plus précieux parmi les biens reçus). Ces chartes ont alors été reliées dans des cartulaires où elles étaient recopiées. Mais certains détails étaient supprimés, or ils étaient pour nous parfois capitaux : détails généalogiques qui n’intéressaient pas les moines ou listes de témoins avec une partie de la parenté du donateur. Malgré tout, ces cartulaires représentent notre source principale d'information sur la généalogie médiévale. Mais quand on voit ce qui nous reste et que l’on pense à ce qu’il y avait (chaque acte donnait lieu à un document) on mesure l’étendue des pertes… Une autre source capitale qui a malheureusement quasiment totalement disparue est celle des testaments dont seulement une quinzaine demeure.
Pour ce qui est des sources littéraires, elles sont nombreuses pour le Nord (chroniques de Giselbert de Mons, de Lambert de Wattrelos, de Lambert d’Ardres) et truffées d'informations généalogiques. C’est là une particularité du Nord sans beaucoup d’équivalent dans d’autres régions.
Peut-on encore espérer trouver des documents inédits qui permettront de faire avancer la recherche? L'archéologie peut-elle aider à progresser?
On peut toujours trouver de nouveaux documents à portée généalogique, mais il ne faut pas se leurrer, c’est désormais très rare et très peu probable. On trouve sans arrêt de nouveaux manuscrits mais sans informations historiques ou généalogiques, ce sont plutôt des documents ecclésiastiques tels que des extraits de la Bible ou des vies de saints déjà connues. Il y a donc peu de chance de trouver des chroniques généalogiques d’autant qu’elles n’étaient pas nombreuses, mais cela arrive quand même de temps en temps.
Très récemment, on a retrouvé de façon rocambolesque l'original de la charte de Guillaume de Gellone (Saint Guillaume), un des parents les plus proches de Charlemagne. Dans cette charte sont énumérés tous ses parents. On ne la connaissait que par les cartulaires dont on doutait de l’authenticité, mais l'original a été retrouvé il y a dix ans. Toute la généalogie de Saint Guillaume et de sa famille est désormais connue de façon formelle. Autre exemple, un incendie dans un monastère du Sinaï a permis la découverte d’une chambre secrète avec des documents superbes sur l’histoire médiévale de la Géorgie. On continue aussi à retrouver des inscriptions de sénateurs romains.
Mais la généalogie peut aussi progresser par la mise en rapport, grâce à l'informatique ou internet, de documents déjà connus. On va rapprocher des textes que l’on n’avait pas pensé à rapprocher, cela va permettre des échanges entre chercheurs. Internet met à la disposition des chercheurs des documents qu’il auraient dû aller chercher autrefois dans des bibliothèques lointaines. Il y a donc encore de grands espoirs de progression pour la généalogie des siècles obscurs comme des siècles non obscurs !
Nous sommes très proches de Noël (NDLR cet entretien a été réalisé le 23 décembre 2010). S'il y avait un acte que le père Noël pouvait t'apporter pour faire progresser une branche, quelle serait celle que tu choisirais? Quel est ton plus cher désir généalogique à l'heure actuelle?
Il faudrait me demander plutôt quels sont mes dix plus chers désirs et j’aurais encore du mal à les choisir !
Une partie des généalogies cruciales est parfois tronquée pour un mot ou un nom. Quelques centimètres d’inscription de plus aurait pu permettre de résoudre des énigmes qui ont occupé des chercheurs pendant des décennies.
Mais si je ne devais en choisir qu’un, puisque j’ai écrit mon premier livre sur les ancêtres de Charlemagne, connaître le nom du père d’Arnulf (NDLR arrière-arrière-arrière grand père paternel de Charlemagne) de façon formelle serait une grande satisfaction même si cela devait contredire tout ce que j’ai pu écrire sur la question, car connaître la vérité quelle qu’elle soit est ce qu’il y a de plus satisfaisant !
Dernière question, tu es en train de mettre la dernière main au très attendu tome II de "la Préhistoire des Capétiens". Peux-tu nous rassurer sur le fait que tu continueras tes recherches après cette publication, et nous donner quelques indices sur tes prochains axes de travail?
Je vais déjà rassurer les gens qui me sollicitent sur ce livre depuis près de 20 ans, il va paraître ! Il n’est pas encore prêt mais le manuscrit actuel fait plus de 1000 pages et serait éditable en l’état s’il devait m’arriver quelque chose. Il manque encore 200-300 pages, qui peuvent représenter un ou deux ans de travail au rythme actuel. Mais il paraîtra même si je décède demain, ce qui n’est pas dans mes intentions!
Ensuite j'ai plusieurs projets: certains seraient de reprendre des ouvrages précédents en les mettant à jour : « Nos ancêtres de l’antiquité », « Les ancêtres de Charlemagne », ou mes ouvrages sur les familles romaines. J’ai aussi un ouvrage en cours sur les grandes familles d'Athènes du Ve siècle avant J.C au Ve siècle après J.C.
J’ai également quelques velléités de finir un travail sur les familles romaines à l'époque républicaine. J’ai enfin quelques études sur des familles médiévales qui ne rentrent pas chronologiquement dans le tome II de la « Préhistoire des Capétiens ». Elles feront l’objet soit d’articles soit d’un ouvrage à part comme j’ai pu le faire sur les familles du sud de la Gaule. J’ai du travail pour beaucoup d’années encore à venir. Mais je n’ai rien sur le nord de la Gaule prévu…pour l'instant !
Merci Christian, et bon courage pour tes travaux !
[1] Dans son ouvrage « La formation territoriale des principautés belges au Moyen Âge ». Bruxelles. 1902
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